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La Birmanie

L'arrivee en Birmanie... tout un poeme...! Deja tout contents d'avoir pu mettre nos deux enormes cartons contenant nos velos dans l'avion sans payer de surpoids (Que les habitues ne rigolent pas, les cartons nous aussi, on ne l'aura fait qu'une fois!), on les recupere sans probleme a l'aeroport de Yangon. Avec Phuket Air, c'etait plutot tranquille, toute une equipe de stewards pour ne s'occuper que de dix passagers, le service est plutot de qualite! Apres une petite sueure froide, il y a des trous dans les cartons... on se cherche un coin discret pour monter nos nouveaux jouets. Pour la discretion, on pourra repasser, on se retrouve directement dans la rue devant l'aeroport avec une vingtaine de chauffeurs de taxis, velos, gardes, porteurs.... et.... on ne sait trop quoi attroupes autour de nos montures. Les "mountain bike" ne font pas legion aux Myanmar et comme ils sont tous fans de velo, ca les interesse. D'ailleurs tout ce qui concerne des "farangs" (etrangers, a l'origine francais) les interesse!

Alors nous voila supers a l'aise au milieu de notre petite foule, chacun touche qui une roue, l'autre les vitesses et chacun y va de sa theorie. Et nous la au milieu on se sent bien petits et surtout que c'est la premiere fois qu'on monte nos velos! Ca c'est de la preparation! On voudrait crier "au-secours, de l'air"... mais tous le monde a l'air tellement motives de nous aider. Qui disait qu'a dix mains cela va mieux qu'a deux? Eh bien pas vraiment! Heureusement que le pays est tres sur, parce qu'autant dire qu'on n'etait pas tout a fait capables de surveiller nos x sacoches au milieu de tout ca!






Finalement, les velos sont montes en un temps record (pourquoi etre si presses?! Plutot sympathique comme accueil non?). Apres avoir mis la main sur une carte touristique, nous voila en selle pour nos 20 premiers kilometres sur sol Myanmai. On en a les yeux qui nous sortent de la tete, il y a tellement de choses a voir.... c'est decidement tres different de la Thailande! Tous le monde est en "longyi" (tissu enroule autour de la taille comme une jupe) hommes et femmes et tous le monde nous devisage! Ca c'est le regard de la Birmanie, pas de gene, on nous fixe pendant une ou deux minutes selon l'interet sans se cacher et si besoin est a 50 centimetres de notre visage! Eh bien c'est tres bien, comme ca nous aussi on peut regarder ce qui nous etonne!

Arrive au centre ville, on se trouve sans trop de probleme un petit hotel et on commence notre traditionnelle chasse aux informations... a combien est le change... combien la bouteille d'eau... combien pour vivre une semaine...etc etc.. ? Grace a d'autres touristes on se trouve une bonne adresse pour changer des "kyats" (monnaie birmane). Il s'agit d'un magasin de montre, DVD, teles, etc. Il suffit de dire "change money" et vous voila avec trois enormes liasses de billets de mille en echange de vos trois malheureux billets de 100 dollars US... en plein milieu du magasin.... On en fait quoi?! Sont sympathiques, ils connaissent le coups, ils nous fournissent gracieusement un cornet plastic pour y mettre tout ca!

Notre programme, pour nos debuts de cyclistes est de monter en bus (faut pas s'y mettre trop vite tout de meme!) jusqu'a Mandalay. Toute l'histoire est de se trouver un bus a un prix raisonnable et qui en plus accepte nos deux velos. Apres un apres-midi de recherche, car comme d'habitude, l'information est d'une limpidite et d'une accessibilite toute est-asiatique, on trouve un bus de nuit. On ne profite donc, que d'une matinee a Yangoon a se promener au marche et a prendre la temperature. Nos premiers pas avec les: "Where you go"? "What country"? Car si jamais vous ne le saviez pas, les birmans sont d'indecrottables curieux! Ils veulent tout savoir, meme s'ils ne te croisent qu'une seconde sur un trottoir ou simplement te depassent en moto! En tout cas, on n'economise pas notre salive en repondant a des "Hello" "Hello" a tour de bras!

Nos premieres 12 heures de bus qui se terminent en 16 se passent tres bien. On devient pros du demontage des velos pour les mettre dans les "soutes" du bus. On parvient meme a utiliser notre "main d'oeuvre benevole" a bon escient cette fois! Le voyage est grande classe, bus air-conditionne et chacun a son siege! 3 arrets "restauroute" au programme... il ne faut pas chercher les glaces Movenpick de Martigny, mais le riz est tres bien! Et sur le trajet qu'une crevaison a deplorer... un tres bon score en definitive! C'est tellement habituel, que lorsqu'un bus ou une voiture est arretee au bord de la route, personne ne s'arrete pour voir! (Comme quoi, ce n'est meme plus digne de curiosite... une rarete pour des Birmans!)

Mandalay nous plait tout de suite. Cela ne fait pas deux minutes qu'on attend devant notre guesthouse, la liberation de notre chambre qu'on connait deja 3 membres du "cycling club of Mandalay"! Ils sont supers interesses par nos velos, veulent savoir le prix, la marque, etc... etc... Apres dix minutes on connait deja tout leur programme et on pourrait meme participer a leur sortie matinale journaliere, mais 5 heures du mat, pour nous, c'est un peu tot! (Et surtout on ne tiendrait pas la distance malgre nos velos 24 vitesses, mais faut pas dire!)

On se decide pour une petite excusion a la journee autour de Mandalay, histoire de nous roder un peu. On part pour U'being Bridge a une vingtaine de kils de Mandalay. Vous savez ce qui est le plus dur en ce qui concerne le cyclisme au Myanmar? C'est de ne pas tomber a force de lacher le guidon pour repondre a tous les "bonjours" quand on pedale! La majorite des gens a plutot l'air etonnee que l'on se donne la peine de pedaler alors qu'on a les moyens d'aller en taxi! Pour eux le velo est un moyen de transport et ils revent tous de s'acheter une moto!






On apprecie beaucoup la ballade dans la ville et les paysages de la campagne environnante. On s'habitue a eviter, les bus qui nous klaxonne tous le temps (comment t'es devenue sourde?), les camions, les velos, les motos, les caleches, les cochons, les vaches, les chiens, les poules.... et qu'est-ce que j'ai oublie? La rue est donc le lieu de vie de toute la population du Myanmar. C'est comme si on etait revenu 200 ans en arriere, avec quelques anachronismes: les motos, les camions et les antennes satellites! Car meme avec une electricite fournie par le gouvernement de maniere tout ce qu'il y a de plus sporadique, tous le monde a la tele! Les generateurs, cela ne fonctionne pas que dans le "bush" austalien!

On s'arrete ebahi devant nos premieres rizieres, on decide de se faire vegetarien quand on voit, des pecheurs revenir avec leurs poissons... et finalement on se perd et faisons une boucle de 10 kilometres avant de trouver notre fameux pont. Quoi de plus normal? Quand on demande la route, c'est de toute maniere tout droit, vous ne saviez pas? Petite visite du monastere, on arrive juste apres le depart des cars de touristes venus pour le repas des moines, finalement on est plutot contents de s'etre perdus! On taille une petite bavette avec un moine tout content de pratiquer son anglais, qui nous fait visiter les lieux. Au pont, on decouvre les joies des lieux touristiques au Myanmar: les vendeurs de souvenirs. Il faudra s'y habituer! Une chose est sure, c'est que ce metier parait efficace pour apprendre l'anglais, car les momes de 10 ans se debrouillent deja sacrement bien!






Sur le trajet du retour on a une surprise tres sympathique. Lors d'un arret photo sur le bord de la route, on se fait aborder par un cycliste qui nous propose d'aller visiter son village juste en retrait de la route. Evidemment, nos deux esprits de petits suisses, on se demande bien ce qu'il veut nous vendre... on se rassure d'etre deux.... c'est surement moins dangereux...! Mais non, c'est juste un citoyen tout heureux de nous montrer son village. Il nous dit que c'est un village pauvre et nous on le trouve tres beau. Toutes des maisons en bambous sur pilotis, (pour les betes et la saison des pluies). Les gens vivent dehors essentiellement sous un grand avant toit et des echelles montent dans une grande chambre commune a l'etage. Pas de chambre separee ni de cuisine, ni de salle d'eau! Tout ce qu'il y a de plus simple. Tous le monde dort ensemble, (parfois separes par des draps), la cuisine se fait au feu de bois dehors dans un trou, les toilettes sont dans une mini-hutte a l'ecart, il y a une planche et un trou et ne nous demandez pas comment ils font pour les egouts! (Pour ceux qui sont pres de la riviere, demandez aux poissons.... vous voulez aussi devenir vegetariens?!) Et pour le robinet... c'est les sauts au puit du village, et pour les plus "aises" une pompe manuelle au fond du jardin. Dans ce village, ils filent la laine et la tissent sur des metiers en bois, autrement ils vivent des rizieres et de quelques vergers. Et les gamins jouent aux billes dans la rue et parient des "Kyats"!

Notre hote est tout fier de nous montrer sa collection de livres, ceux pour apprendre l'anglais, ceux concernant les religions et son dernier domaine d'interet, les maths et la physique. Il est etudiant a l'universite (ils paraissent tous y etre, je ne sais pas comment ils font!), et vend des livres pres du monastere que l'on vient de visiter. Il nous offre meme un livre sur le boudhisme car il veut etre "tres ouvert d'esprit"! Super sympa, on en reste tout etonnes et on regrette l'arrivee de la nuit, car il nous faut rentrer. Avant de partir, on passe devant l'inevitable pagode du village. C'est incroyable, mais chaque village, des le moment ou il y a une hutte, il y a une pagode! Nos premiers pas dans le boudhisme n'en sont qu'a nos premiers etonnements. On remercie notre hote, et on promet d'ecrire. Et moi... mais pourquoi, je n'ai fait aucune photo?! Il aurait probablement adore qu'on les lui envoie....

Nous parvenons juste a rentrer avant la nuit... heureusement, car notre premiere experience de conduite de nuit est plutot sportive! Vu la penurie d'electricite, il n'y a pas d'eclairage publique, alors il fait vraiment noir, les seules sources de lumieres sont les restaurants eclaires aux neons. Il y a des voitures et des motos avec des phares, mais aussi une avalanche de velo sans phare... et tout cela roule dans le noir... et nos deux petits suisses petochent avec leur maigrelette lumiere avant et arriere...dans le noir! Mais cela ne nous a pas empeche de trouver un bon resto et de manger des nouilles!

Cette fois, on decide de profiter de la ville et on passe une matinee a silloner les rues de la ville en velo. Tout un spectacle a chaque coin de rue. Une scierie a glace.... un manege pour enfant digne du musee... des marches..... des "tea-shops"... ca c'est le lieu le plus important pour tout homme birman bien portant.






Pendant que madame travaille, monsieur est au "tea-shop" a boire the, cafes, manger des patisseries (genre indienne) et "tchatcher" pendant des heures! Et ce n'est pas une remarque feministe, parce que meme des voyageurs males m'ont fait la meme remarque! Par ici, madame travaille bien plus dur que monsieur, mais en retour, ces dames semblent avoir un caractere bien trempe et faire marcher la maisonnee a la baguette!

Et dans les tea-shops de Mandalay, il y a des rouleux de printemps! Une vraie merveille et un vrai desastre aussi, parce que j'ai cru que vu qu'il y en a dans les tea-shops de Mandalay, il y en aurait dans les tea-shops de partout, mais ce n'est pas du tout vrai.... . Je n'en ai plus jamais retrouve par la suite, et ce n'est pas faute d'avoir cherche, vous pouvez demander a Blaise, il en est meme devenu cingle!

En passant, on a visite une manufacture de feuilles d'or utilisees par les boudhistes pour faire des offrandes en les collant sur les boudhas. Un boulot de fou, ou ils frappent les feuilles avec des masses pendant des heures. Et les 15 femmes qui frappent avec des maillets sur des enclumes dans une chambre en beton sans fenetres en sous-sol, si jamais, elles sont immunisees contre le bruit. On y croit, a 30 ans, si elles ne sont pas sourdes, c'est que la foi boudhiste est vraiment tres efficace!






L'apres-midi, on va en bateau a Mingun pour visiter nos premieres pagodes. Tres beau, mais desastreusement "pourri" par le tourisme. Les gosses nous suivent partout "HelloMoney" devient un mot code a lui tout seul. Si l'on demande pour prendre une photo, c'est bien sur oui, mais apres c'est "present" (donner de l'argent)?. De quoi nous vacciner pour les photos pour le reste de l'apres-midi. La ballade en bateau sur la riviere est vraiment superbe. On adore toute la vie au bord de l'eau. De retour en ville on va voir un spectacle de marionettes a fils. C'est un art ancestral, qui avec la tele, tombe en desuetude et maintenant est joue pour les touristes. C'est vraiment superbe et sympa de decouvrir aussi la musique folklorique du lieu.

Il ne faut quand meme pas trop trainer, que 28 jours de visa... Le lendemain, on part pour notre premiere "vraie" etape! Et meme pas possible de trouver un petit bout de chocolat pour se donner la peche a la pause! On fait donc quelques experimentations avec des cakes locaux et heureusement, il y a les bananes et les mandarines pour nous sauver! Et finalement, les birmans sont tres doues en matiere de copies de biscuits, ils sont meme meilleurs qu'en Australie! Pas vraiment etonnant, parce que finalement, on se rendra compte que ce sont toutes des marques occidentales qui ont des sous-marques ici, comme par exemple "Pepsi" qui fait des "star Cola" et des "lemon squash", pas etonnant qu'ils aient le meme gout. Pas si fermees que ca ces frontieres!

70 km sur de la bonne route, tout plat, voire meme a dominance descendante, une vraie merveille. Et pas trop de circule (merci pour nos oreilles, decidemment, on ne se fera jamais a ces klaxons constants: "bonjour, poussez-vous, j'arrive"!) Le soir, on s'est concocte, une petite nuit dans un monastere, dont on avait ouie dire que de nombreux touristes avaient pu y dormir. Plus on approche de la fin de l'apres-midi, moins les gens que l'on rencontre paraissent amicaux.... il semblerait qu'ils soient inquiets de savoir ou l'on va dormir. On sait qu'il est interdit aux gens d'heberger des etrangers et meme certaines "guesthouse" qui n'ont pas la licence touristique. Le mot d'ordre est donc d'aller a la police (presente meme dans les plus petits villages!) et demander si le monastere peut nous heberger.

Eh bien, c'est la douche froide pour notre premiere tentative! Apres une bonne heure de tergiversations et de remplissages de formulaires: "le chef a dit que ce n'est pas possible". Du coup, armes et bagages dans la camionettes et retour a la ville precedente. Cela valait bien la peine de pedaler 25 km de plus! Et ce n'est pas fini, arrives en ville, il fait deja nuit et aucun hotel ne veut de nous! Heureusement, nos chauffeurs sont sympas et nous trimballent de droite a gauche jusqu'a une guesthouse qui nous accepte enfin. Mais ce ne sera pas pour rien... cinq fois le prix normal (il y en a qui n'ont pas froid aux yeux!) et bien evidemment, vu la position dans laquelle on est, on est bien oblige de dire oui et avec le sourire!

Et le lendemain matin (apres avoir mange des bonnes nouilles aux legumes pour le petit dejeuner... qui en veut encore?) on est pas encore sortis de l'auberge. En effet, l'etape qui nous attend est bien trop longue pour pouvoir y rajouter 25 km supplementaires. Il nous faut donc trouver un pick-up pour nous amener a notre point d'arrivee du soir precedant. Apres avoir decline plusieurs offres exorbitantes de chauffeurs qui croient tous les touristes millionnaires non pas seulement en "kyatts" mais aussi en dollars, on conclu un marche avec un "pick-up" deja a moitier charge.

C'est le moment de prendre des lecons: comment mettre 18 femmes sur deux banquettes en dessous, plus 2 enormes bidons d'essences et sur le toit, des enormes sacs de riz, pasteques, mais et j'en passe, plus des enormes panniers de fleurs (les birmans aiment ce qui est decores et surtout pour leurs pagodes!), deux velos et une quinzaines d'hommes en grappes accroches au tout. Autant dire que l'on n'a pas mis moins de temps que le jour precedant en velo, et ce n'est pas sure que ce n'etait pas moins fatiguant, mais au moins ce n'etaient pas les memes muscles au travail!

Nous voila donc parti pour notre etape en pleine chaleur comme il se doit. La route n'est pas trop mauvaise, le paysage est tres beau et on traverse de nombreux villages. On ne comprend pas tout ce que les gens nous crient lorsque l'on passe, mais l'on suppose que l'on pourrait se faire inviter pour de nombreuses pauses the. On se fait escorter par des cyclistes qui ont du plaisir a faire un bout de route avec nous, meme si on n'est pas capables d'echanger deux mots! Et ne riez pas, mais je me fais depasser par tous le monde a la montee. Avec leurs velos 1 vitesses, ils en font des kils et ils sont bien plus "fit" que moi! Une chose est sure, c'est que tu ne te sens jamais seuls sur ces routes!

On a trouve une enorme pasteque sur la route et elle a un look superbe sur le porte-bagage de Blaise! Il nous faudra 3 jours pour toute la devorer. C'est tres bon, tres hydratant, mais pas tres energetique pour nous donner la "peche" sur les pedales.






Arrives a 30 kilometres de notre destination, les collinettes constantes sont arrivees a bout de mes nerfs, alors on tente notre chance dans une petite ville. Par chance, il y a une guesthouse et comme on tombe directement sur le "responssable de l'imigration" on peut rester meme si elle n'est pas agree. Cette fois, on ne se fait pas arnaquer sur la chambre, mais on nous parle de "bakshish" pour le retour du chef au soir.... . Tous l'apres-midi et la soiree on se fait escorter par le gamin de l'hotel, qui nous indique dans quelle tea-shop et quelle restaurant manger. Le bakshish finalement se transforme en note de restaurant, on n'aura jamais mange pour si cher, meme a Sydney! L'accueil est sympa, mais on ne se sent pas vraiment libre, on dira qu'ils veulent tout savoir ce qu'on fait et on est bien dirige pour que tous le monde puisse avoir sa part!

Le lendemain matin, on a droit au dejeuner de choix: spaghettis froids baignant dans l'huile de poisson, a la sauce aux huitre et summum de la perfection saupoudres de morceaux croustillants de poissons seches! Qui en veut? Je n'ai jamais du autant me forcer pour manger avec le sourire! Et je n'ai meme pas pu refiler discretos ma part a Blaise, parce qu'il y a tous le monde qui nous observait manger! Une vraie epreuve!

Cette fois on a decide de prendre notre temps sur la route et de juste finir l'etape du jour precedant. On prend un bain de culture en s'arretant dans tous les tea-shops ou on se fait inviter! Ils adorent tous les photos et on se retrouve avec une liste impressionnante d'adresses pour envoyer nos cliches.






Les discussions sont un peu difficiles, mais parfois on tombe sur le directeur d'ecole ou un moine qui sait un peu d'anglais. On parle beaucoup du prix des choses (presocupations omnipresentes dans la tete d'un birman), du travail de chacun, des ecoles, de notre religion, etc. Et surtout les velos font des envieux et chacun est tres fier de faire un essai! Finalement on met autant de temps pour arriver que les autres jours. On se fait meme arreter sur la route pour nous offrir des bombons au sucs de palmiers. Ca ressemble a des marrons, pas trop mal. Par contre, l'alcool de palmier c'est vraiment infecte et surtout offert a boire dans un bidon qui chez nous aurait tout juste servi pour y mettre de l'huile de moteur, il faut etre courageux pour y mettre les levres!

On arrive enfin a Myngian ou l'on trouve toutes les guesthouses agrees pleines ou hors de prix. On tombe alors sur un touriste autrichien a velo, mais un velo chinois comme les locaux. Il vient de traverser depuis Mandalay sur des routes non-goudronnees, il y en a qui ont la foi, j'aime bien mes 24 vitesses! Apres multiples negociations et passage par le monastere ou l'on ne peut rester vu que le grand manitou est en retraite spirituelle; les locaux ne sachant plus trop que faire de nous; on tombe sur quelqu'un de suffisamment influant pour que l'on puisse rester dans une guesthouse non-agree. Vive la douche a la birmane: un robinet d'eau froide et un gros bol pour s'asperger, qui dit mieux? Par contre, le standard de proprete thailandais, n'a malheureusement pas traverse la frontiere, merci les sacs-a-viandes!

On passe une bonne soiree a refaire le monde avec notre autrichien. Et le lendemain, on fait l'etape ensemble jusqu'a Bagan. On nous avait dit que la route etait gourdonnee, mais en fait pas du tout, une bonne route en sable parsemee de cailloux sur 70 kils, qui dit mieux. Le paysage est superbe, cela ressemble tout a fait a l'idee que je me fais de l'Afrique du Sud (si cela ne vous y fait pas du tout penser, ne vous en faites pas je n'y suis jamais allee!) avec des villages en bambous tous les x-kilometres. J'adore ces maisons. L'activite principale de la region semble etre la recolte du suc de palmier. Ils monte le long des troncs avec des echelles de bambous et suspendent des jarres (tout a fait dans les normes de securites de chez nous!). Apres ils cuisent le sucs pour en faire des bombons ou de l'alcool. Ils recoltent aussi l'arachide et la presse pour en faire de l'huile. Autrement des kilometres et des kilometres de rizieres! Et le tout completement fait a la main ou avec les boeufs! Mais le pire, ce sont les travaux des routes. On a presque honte, lorsqu'on est sur un beau goudron lorsqu'on voit le boulot que c'est. Bizarrement on voit beaucoup de femmes sur les chantiers a porter les panniers de cailloux sur la tete... et malheureusement aussi des enfants. Tous le monde bosse sous le soleil et on n'a pas ose demander pour quelle salaire! Le gouvernement prone l'ecole pour tous, mais on voit quand meme beaucoup de gosses dans les champs, sur les routes, a vendre de tout dans les rues et beaucoup a bosser dans les tea-shops! Et le tourisme ne doit pas leur rendre service non plus. Quand on voit dans les zones touristiques que certains leur donnent des billets de vingt dollars quand ils mendient... et apres on s'etonne qu'ils ne trouvent pas utile d'aller a l'ecole... !

Chaque fois qu'on croise un village, on a droit a nos "where you go" et cie. Nos reponses deviennent de plus en plus automatiques. Quelle que soit la taille du village, il y a toujours une radio a plein tube, c'est fou comme le bruit fait partie du paysage en Asie. A croire qu'ils s'ennuient dans le silence. Selon les locaux, il faut toujours faire du bruit et surtout la nuit, pour faire fuire les mauvais esprits! On roule toute la journee dans une plaine tres seche et de temps en temps au loin on voit la riviere Yrawaddy. Tout est dans les roux, brun vert, cela me plait beaucoup.






Apres 30 kms de cette merveilleuse route, on a droit aux premiers resultats du test de solidite de nos velos, bilan: 2 morts (les pare-boues) et un blesse, le porte-bagage de Blaise dont 2 soudures sur quatre sont deja "out"! Vive la ficelle et cela fait surtout beaucoup rire les locaux, qui apres 30 secondes d'arret de notre part sur une route deserte apparaissent de nul-part pour assister aux reparations. Et bien sure, tournee d'alcool de palmiers et echanges de mandarines et autres. Heureusement que l'on a toujours des fruits ou des biscuits a partager!

Plus on approche de la fin et que l'on fatigue en proportion, pire la route devient! Rebelotte pour les colinettes et la route devient tres sabloneuses ou infamement rocailleuses. "C'est-y quand qu'on arrive"? On a meme droit a voir, l'Australie le retour, avec un camion ensable, qui n'arrive pas a monter sur la colline! Autant dire qu'il aura de la peine a se faire remorquer... on ne vous dira pas la fin de l'histoire, on n'est pas reste pour regarder!

On arrive enfin a Bagan, on sent d'ailleurs la ville arriver... comme par hasard, lorsqu'on arrive dans les derniers villages, les enfants ne nous crient plus: "Mingalabah" (salutations en birman), mais... "HelloMoney" en nous courrant apres la main tendue! Vive le tourisme!

On est contents d'arriver a Bagan, ou l'on trouve une chouette guesthouse a 5 kils des sites a visiter. Et il y a la douche d'eau chaude et des toilettes ou l'on peut s'asseoir! Que rever de mieux?! On se regale enfin a manger indien... des naans (pain galettes)... c'est pas du riz, vous vous rendez-compte?!

Un aspect penible du tourisme en Birmanie, c'est que les prix sont completement surfaits pour les touristes. C'est vrai que l'on a un pouvoir d'achat incommensurables comparativement a eux, mais il y a quand meme des limites. Le probleme est que le premier tourisme qui a eu acces au pays etait le tourisme de luxe. Et surtout des tours organises, des gens qui vont vite. Vingt personnes qui passent en une demi-journee a Bagan et chacun repart avec un souvenir achete en deux minutes dans n'importe quel echope. Et maintenant tous les birmans croient que du moment que t'es blanc, t'as ce pouvoir d'achat la. Ils ne comprennent pas que l'on essaie de connaitre les prix locaux et que l'on prenne le temps de negocier comme eux. Et il faut se battre pour tout, meme les bouteilles d'eau, les cocas, les repas. C'est un peu penible. Cela ne leur pose pas de probleme de nous demander le double meme si on leur dit le prix correct. Et ils ne negocient meme pas si on part... on ne comprend vraiment pas, c'est de la fierte? On ne saura jamais. Mais en tout cas c'est le seul pays ou j'aie ete, ou l'on est reparti de Birmanie sans savoir le vrai prix des choses. Meme si l'on demande a quelqu'un dans la rue qui n'a rien a voir la vente, ils ne nous diront pas les prix, c'est tabou... pour les touristes.

Bagan est vraiment un endroit incroyable.... ou le boudhisme en Birmanie est vraiment incroyable pour nous! Tant de pagode en un meme endroit! Cela donne un air vraiment etrange au lieu, lorsque l'on se ballade en velo. Toutes ces vieilles "stupas" disseminees dans les champs, avec les troupeaux qui paissent autour. C'est fascinant. Par contre, on n'est decidemment pas tres monument, apres avoir visite 3 ou 4 pagodes, on en a deja assez! Vraiment pas des touristes dignes de ce nom!

On prefere, vraiment l'ambiance generale et on se promene dans la ville. Des que l'on sort des rues touristiques (et il n'y en a pas beaucoup), on se retrouve dans la vie de tous les jours. On aime toujours autant la vie au bord de la riviere.






Les bateaux qui accostent, se chargent et se dechargent. Les birmans sont des gens tres propres sur eux, ils se lavent manifestement tous les midi que ce soit dans la riviere, ou au puit du village. Il faut dire qu'avec la poussiere ambiante, en moins de dix minutes on se retrouve deja collant, gluant et brun, voire gris. Une vraie calamite et autant dire que la lessive a la main, c'est long et pas tres efficace!

Lors d'une de nos petites tournee, on se fait inviter pour un "festival", on ne sait toujours pas de quoi, mais on a rendez-vous le lendemain matin a 7 heures du matin. Fort de nos excperiences de "touting" thailandais, on est tout de meme mefiants de l'arnaque, mais on se dit qui ne tente rien, n'a rien. On se pointe donc le lendemain, pour se retrouver au milieu d'une grande fete. On se fait promener d'un coin a l'autre et l'on se rend compte que l'on devient les photographes du lieu, avec "semi-obligation" ou du moins demande pressante de les envoyer par la suite. On se fait indiquer qui photographier, les filles et fils de l'"owner" le proprietaire dont ne sait toujours pas quoi. On apprend par la suite que c'est le proprietaire d'un hotel tres chic de Bagan (surement pas un ou on pourrait aller) qui organise cette fete. On n'en comprend toujours pas le sens, mais apparemment, chaque boudhiste dans sa vie doit une fois en faire une et manifestement, l'argent recoltes par des dons irait a la pagode. Un magnifique cortege, fait le tour de la ville, tous le monde est sur son trente et un et porte des costumes qui ressemblent a ceux qu'on a vu sur les marionettes a fils!






A 9 heures du matin, on ne peut plus refuser le repas offert... qui veut encore du riz de si bon matin?! Et le soir, on est invite a souper dans la famille de notre "guide". C'est toujours etonnant, mais lorsqu'on est invite, chaque fois on mange seul, alors que tous le monde nous sert et nous regarde. On n'a jamais pu manger avec la famille. Coutume, coutume... . Apres le repas, concert de musique foklorique. Tres beau, mais encore pire pour nos tympans que la "full moon party" de TonSai Beach! Et tous les momes sont la au milieu, meme les bebes. Si jamais vous etes protesistes auditifs, j'imagine qu'il y a des debouches ici pour vous! Finalement on se rend compte, qu'on est la uniquement pour le standing de ce bon monsieur l'"owner", il faut croire que cela "fait bien" d'avoir des blancs a sa fete. On finit par mettre les voiles en remerciant notre "guide", qui ne manque pas de passer chez un copain pour que celui-ci nous dise que l'on doit lui donner de l'argent... Rien n'est gratuit dans ce pays!

On continue notre periple en direction du Mont Popa, c'est une grande colline, avec a son sommet... devinez quoi... une pagode! Une jolie route, (goudronne!) nous y emmene. Et la fin, ca monte! Lorsqu'on s'arrete pour la pause boisson, on se fait rejoindre par des cyclistes qui descendent, ils n'arrivent pas a croire qu'on veuille monter "sur" le velo. Il faut dire qu'avec leur "une" vitesse, ce n'est vraiment pas possible. Ces boissons communes, c'est vraiment des moments sympas. On se cause avec trois signes, mais on est tous sur la route et c'est comme si on pargageait quelque chose en commun. Et personne n'attend rien de nous!

C'est incroyable qu'ils aient reussi a aguiller une pagode au sommet de cette colline.






La pagode en elle-meme n'a rien d'exceptionel a mon gout, a part les colonies de singes qui l'habitent et la maniere de travailler des ouvriers qui reparent. Une echelle de bambou attachee avec trois bouts de ficelles, avec un gars qui bosse aguille dessus, pendant que trois autres sont allonges ou assis autour a regarder. Tout a fait les normes birmanes. L'ambiance est sympa, on doit monter une avalanche de marches pour arriver au sommet et l'on croise des cars entiers de birmans qui viennent visiter. Ils sont tout fous et font la course jusqu'en haut. Ils apprecient manifestement de nous voir la et de nous montrer leur pagode. Et ils veulent nous prendre en photo avec eux.... ca doit etre mon grand nez....!

Par contre, l'ambiance du bled est vraiment "peu agreable" a notre gout. Impossible de manger, ni meme d'acheter de l'eau a un tarif approchant du raisonnable. Trop de cars de touristes la journee (d'ailleurs on est trop tard, on n'en a pas vu un, tant mieux!) Le seul hotel est a 200 dollars la nuit, autant dire que l'on n'a meme pas essaye. On se rabat donc sur le monastere. On est accueilli a bras ouvert, on nous donne une salle, avec une natte en bambou sur le sol... il y a des toilettes turcs et un robinet... qui n'a pas d'eau. Donc meme pas de douche birmane pour ce soir... qui c'est qui pue? Par contre, le lendemain, c'est la douche froide (meme sans eau on y arrive!), lorsque l'on veut faire une donation comme c'est l'usage pour notre nuit, le moine nous dit, non "le double"... . On en est tellement suffoque, que l'on obtempere sans rien dire. Un bon coup dans notre interet pour le boudhisme! On a du payer le double du prix d'une guesthouse pour ne pas avoir de lit, ni meme une goutte d'eau! Vive la religion! D'ailleurs, on trouve le boudhisme en Birmanie un peu special. C'est tres sympa de parler avec les moines que l'on rencontre; d'ailleurs, ils ont l'air de beaucoup voyager dans leurs pagodes. De vrais touristes japonais a faire des photos dans tous les coins! Par contre, ils pratiquent ce qu'ils appellent le "boudhisme individuel", c'est-a-dire (d'apres ce que l'on a compris) qu'ils choisissent parmi les commandements du boudhas, ceux qu'ils veulent respecter et a partir de la, vivent dans leur monastere. Ils vivent de la quete de nourriture le matin, meditent la journee, mais tout cela uniquement pour eux-meme. Ils ne doivent rien en retour aux gens. On trouve cela un peu egoiste, voir "parasite". Finalement, ils ne travaillent pas, se font nourir et transporter aux bonnes graces des gens (ils n'ont meme pas le droit de pedaler!) et tout cela pour: "mediter et regarder la tele" dixit un moine texto! Et d'ailleurs, dans les monasteres on voit toujours des "grappes" de novices, effectivement accroches a la boite-a-images omnipresente! On ne comprend pas tout. Et la quantite d'argent qu'ils investissent dans leur pagode, dans chaque minuscule village. Et toutes les offrandes pour lesquelles ils paient continuellement. On a meme vu un stand, ou les gens viennent payer des prieres pour que les moines les fassent a leur place! On ne comprend decidement pas tout... beaucoup de choses ont l'air de tourner autour de l'argent par ici!

Notre etape suivante consiste a rejoindre Meiktila, une grande ville en direction du Lac Inle. Une etape de fous! Tres beau, mais qui monte et descend tous le temps, et en plus avec un bon "force 5" dans la figure pour apprecier un peu le tout. Et pour le pire desespoir que du riz a manger, j'en veux plus! Finalement, je declare forfait dans un bled a 50 km de Meiktila. Il n'y a qu'un monastere ou dormir, mais fort de l'experience de la nuit precedante, on prefere se chercher un "pick-up" pour rejoindre Meiktila.





Et cette fois, on est remontes a bloc et decide a payer le prix normal pour le transport! Peine perdue, apres 3h30 a laisser passer trois transports (pas tres frequente comme lieu), les locaux deviennent nerveux a la longue de peur qu'on leur reste sur les bras pour la nuit et surtout halluciner qu'on passe un apres-midi a attendre pour ne pas payer le "prix touriste". Pas moyen! On se resigne et depart sur un pick-up deja plein a craquer. Ils aguillent on ne saura jamais comment, les velos sur l'avant du toit et nous dessus y compris (voila pour les theories comme quoi les femmes n'ont pas le droit d'etre dessus... les birmans s'en fichent manifestement, il n'y a que ceux qui paient plus pour les places assises qui font fois... ou les policiers peut-etre....!) Apres de multiples arrets panne, (la ficelle fonctionne aussi bien pour les voitures que les velos, manifestement, les descentes en roue-libre pour economiser l'essence, on arrive dans la nuit bien avancee a Meiktila, pour voir le dechargement de... 31 petites chevres!!! et quelques moutons!!! qui etaient attaches en-dessous de nous! on n'en croit pas nos yeux, ce n'est juste spatialement pas possible!

Depuis Meiktila, on decide de prendre un pick-up pour monter au lac Inle, car il y a plus de 25 km de montee et je ne suis pas maso! Apres une matinee pour trouver un "deal" acceptable (on fait des progres de vitesse non?!), c'est parti pour 10 heures a se faire secouer sur une banquette, coincee entre un bidon d'huile, des pneus et les sieges des gens qui ne sont pas coinces, mais on ne sait pas comment ils ont fait... . Tres sympathique, il y a des arrets tous les temps de temps, avec assaut de vendeurs de toute sorte, allant des saucisses, au poulet entiers, en passant par des baignets de coco (tres bons, pas frits, mais a la vapeur... un "must" pour la Birmanie!) et toute sorte de fruits. Finalement, on ne fait que manger tout au long du trajet! La route est sinueuse et vraiment pourrie, (je ne regrette vraiment pas me decision du pick-up!), et on "bouffe de la poussiere". On finit tous tout gris, avec une pellicule brune deposee dans les cheveux, les habits partout. On dirait un vieux film en noir et blanc!

Juste avant d'arriver a destination, lors d'un de nos multiples arret panne (cela avait l'air plus serieux cette fois), un mini pick-up s'arrete a notre hauteur, le chauffeur nous aborde et nous propose de nous emmener directement a Inle Lake (et non pas que jusqu'a la bifurcation comme prevu avec notre transport actuel). On ne comprend pas bien, la demarche au debut, mais finalement, on apprend que le gars en question, nous a vu a Meiktila, le matin et va lui-meme au lac... et cela lui ferait un peu d'argent de poche... . C'est parti, on transbahute tout notre materiel, du toit du pick-up en panne, sur le toit de l'autre, les sacoches et nous avec. Apres un arret station essence, elles sont delires. Ils amenent l'essence dans des gros bidons, qu'ils gardent en reserve et servent dans des petits bidons avec un tuyau. Il y a de ces stations tout au long de la route, avec aussi de l'huile, de l'eau et des pompes pour les velos et les voitures. Tout un poeme. On arrive donc, avec un jour d'avance a Inle, tres fiers de nous! Le chauffeur, nous propose meme un hotel tres classe avec des dejeuners "gargantuesques", pour le grand plaisir de Blaise qui peut manger tout son dejeuner et la moitier du mien!

On adore Inle Lake. Il y a tous le confort reve, dont des restaus indiens (pas de riz... pas de riz...) et des milkshakes a la fraise absolument delicieux, a se relever la nuit! ... Les endroits touristiques cela a du bon! On tombe aussi sur un couple de francais qui ont un peu la meme maniere de voyager que nous et on taille une bavette tous l'apres-midi et finissons au restau ensembles. Cela fait du bien de parler et refaire le monde dans sa langue et avec des gens dont on comprend la maniere d'etre et vivons le meme genre d'experience!






L'endroit est vraiment tres beau. On part en velo pour un petit village au bord du lac. On traverse des champs de canne a sucre et des mini-raffineries. Des fermes et des monasteres, pour finalement apercevoir le lac en arrivant dans un petit port, ou il y a "le" marche touristique. Il y a egalement un pont qui mene a un village sur pilotis. Au bout du pont, un pecheur nous propose un tour dans une de ces mini-pirogue. C'est vraiment super beau...on est au raz de l'eau, on glisse sans bruit et en douceur. La maman du pecheur pagaie avec une longue gaffe. On visite le village, plein de mini-rues, bordee par de l'herbe (qui pousse sur une claie flottante de bambou). Il y a des alignees de champs de tomate, de riz, haricots flottants. Les maisons sont en bambous sur pilotis. Il y a une plate-forme en-bas ou les gens se lavent et font la vaiselle et de la part une echelle qui mene a une grande salle separee en une partie sejour et une partie chambre a coucher. On croise des barques dans tous les sens, ils sont aussi habile a les manier que nous a marcher. On se fait egalement inviter pour le the dans la famille. Ils essaient de nous faire prendre des photos a envoyer... qui est etonne?... On espere que le the a ete bien cuit, quand on voit la couleur de l'eau dans laquelle on a navigue!

Un superbe coin qu'on a adore, d'ailleurs on a un million et demi de photo de cet endroit! On passe aussi beaucoup de temps, en ville a se ballader dans les rues et a s'arreter dans les tea-shops. On voit des hommes jouer a des jeux de paris et on deguste des patisseries locales. On detecte, un biscuit aux cacahuettes, un a la noix de coco, un au mais, un caramel (fabuleux) et les autres resteront indetermines. Finalement, ils sont aussi tres bons en patisseries, plus a notre gout que les patisseries thai!

On repart d'Inle, pour Kalaw, une bonne petite montee, mais sur une bonne route. On quitte la ville par une petite route en construction au bord des champs flottants, encore un petit moment pour se regaler les yeux. Puis c'est parti pour la montee. On n'a pas pedale 5 minutes que... un pneu plat. Notre premier depuis 6 mois... heureusement que c'est a velo, bien plus facile que le 4X4! Les ouvriers des routes qui accourent pour regarder sont hallucines de nous voir sortir une chambre a air de rechange et surtout adorent notre mini-pompe portable. Ils nous donnent force signes de conseil et ascentissent a grand renfort de hochements de tete a tout nos faits et gestes. On apprecie le paysage sur la montee, entrecoupee de seances photos.






Un grand plateau, puis de nouveau de la montee et des collines avant d'arriver a Kalaw. Enfin, je commence a saturer, comme d'habitude.... . Le lendemain, on est parti pour les 25 kils de descente sinueuse! Le paysage est fabuleux, bien plus vert, touffu et feuillu. Pourtant on n'avance pas, apres de multiples arrets pour reparer nos portes-bagages. Avec la descente et la mauvaise route ca tape beaucoup. Nos ficelles commencent a arriver limite et on est obliges de fixer mon porte-bagage sur le support de selle. Pas du tout pratique, j'ai les pieds qui touchent les sacoches maintenant! On joue a chasse-croise avec un camion (je n'avais encore jamais fait l'"inter" sur du gravier a un camion a la descente!) qui fait egalement des pauses reparations. On se fait meme offrir du whisky a neuf heures le matin! Sur que les chauffeurs ne boivent jamais dans le coin! Vers midi, mon estomac commencent a faire des siennes et rebelottes nous voila de nouveau en train de tricher et de chercher a dormir dans une petite ville. Erreur, on passe de nouveau par la police. On se fait offrir a boire et tailler une bavette avec le chef fort sympathique. On passe un bon moment, mais on finit de nouveau dans un pick-up. Cette fois prestige du pouvoir, j'ai droit a un siege assis. Fort heureusement, j'ai fort a faire pour que mon estomac ne sorte pas au milieu d'un virage!

A Thazi, on ne trouve qu'un hotel agree et tres cher pour la qualite proposee. On finit par decouvrir le pot-aux-roses: pour avoir la licence touristique, le proprietaire doit payer 35%, plus une taxe au gouvernement. Voila une des raisons pour lesquelles c'est si cher et que le prix ne peut pas descendre en dessous d'un certain seuil! Et d'autant plus dans les zones ou il y a peu de touriste et donc moins facile de rentabiliser la licence. Et tant pis pour nous qui croyions ne rien payer au gouvernement dans des etablissements prives!

Le soir, on decouvre qu'il y a une fete a la pagode de cette ville. Des kilometres et des kilometres de marches et de stands de nourriture. Et le centre d'interet des birmans: des studio de photos ou ils peuvent etre pris en train de poser dans toute sorte de costumes et avec des decors de conte de fee ou meme dans un helico de l'armee americaine! Le type meme de la photo kitch, mais ils ont l'air d'en etre supers fans! Et manifestement, les gadgets vendus dans les marches sont les memes pour les touristes ou les birmans! On passe une chouette soiree et on s'offre meme le luxe de rentrer en caleche avec une famille et ses 5 gamins. La caleche, en Birmanie, remplace les tuk-tuks thais, moins rapide et plus cahoteux, mais vachement plus romantique!

La nuit se passe nettement moins romantique en ce qui me concerne, j'ai vraiment du manger quelque chose de mauvais, me voila au lit et la tete dans la cuvette des WC toute la nuit et les 2 jours suivants! Delire, heureusement qu'il n'y a personne dans l'hotel parce qu'avec qu'une seule toilette a l'etage.... ! On decide finalement d'aller directement en train sur Yangon, histoire de me retaper gentillement, vu que nos jours de visas filent a vue d'oeil. Le train gouvernemental... tout un poeme.






Une quinzaine d'heure sur un banc en bois et en plus assis dans le sens contraire de la marche! Merci "motilium"! Incroyable comme un train peut rester accrocher a ses rails. On n'aurait jamais cru qu'un wagon puisse rester appondu apres des sauts pareils. Et surtout n'essayons pas trop d'analyser les bruits.... tres effrayants. On est arrive entiers et avec meme pas trop d'heures de retard, incroyable... et surtout soulages! A Yangon, on se trouve un hotel sympa et je commence une cure de riz blanc avant de passer avec soulagement aux petits restos indien.

On visite la grande paya de yangon, celle que tout birman reve une fois dans sa vie de visiter. Fou de grandeur et de debordement d'or et de bijoux. Et un monde partout. Il semblerait que les Yangonais, au lieu d'aller pique-niquer a Ouchy vont pique-niquer a la pagode! Ce n'est pas notre cas, on prefere se trouver un petit coin au bord du lac pour deguster des fruits delicieux... .

On se trouve face a un dileme, on aimerait encore aller visiter "le gros caillou birman" c'est-a-dire, le rocher d'or suspendu. Mais pour cela, il nous faut minimum trois jours de velo aller, un de visite, un de retour. Et surtout, on n'aime pas se presser pour visiter... . Et vu mes difficultes stomacales, on n'a plus assez de jours de visa. On n'est pas tres motives a aller faire cette visite en bus et en vitesse. Finalement on decide de sacrifier nos derniers jours de visas de la Birmanie et de rentrer directement sur Bangkok... quatre de perdus pour la Birmanie, quatre de retrouves pour le Cambodge.

Le retour a Bangkok... c'est comme de rentrer en occident! Tout est propre et quel luxe et surtout que de voitures! On teste la conduite dans les rues de Bangkok, un vrai delire. Le pire ce sont les tuktuks, les bus et les taxis! Heureusement, que les chauffeurs se mefient des qu'ils voient un "farang" a velo et en general nous laissent de la place!






On fait tranquillement notre visa du Cambodge, on se ballade dans les parcs et on boit des limonades aux jus de citron vert. Et en sus, on s'offre de la vraie "junk food" en allant au "Pizza Hut" et meme au "MacDo" (...qui nous semble totalement sans graisse comparee au standard birman)! Et croyez pas que ce regime aide ma flaure intestinale, la convalescence se prolonge!

Au fait, vous saviez que nous etions introduit dans le cercle restreint des stars du cyclisme en Asie? Eh bien nous non plus, on a rencontre "Mr Pumpy" pour les inities (fameux cycliste qui a sillone une bonne partie de l'Asie en velo et a un site internet tres fourni qui est meme repertorie dans le lonely!) sans savoir pour le moins du monde a quelle sommite nous avions affaire! Il aura assiste a nos debuts hesitants en velo et nos essais de mise en carton... et aussi vu revenir en lui disant qu'au retour on les a donne tel quel. Il aura au moins bien ri!