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L' Inde



Apres avoir ecoute tout les recits de voyage en Inde de personnes rencontrees sur notre chemin, histoires de "chocs culturels" entre autres, ce n'est pas sans une certaine aprehension que l'on s'embarque pour l'aeroport. L'Inde nous rejoint deja a l'aeroport de Bangkok quand on voit que seul notre guichet de check-in a une file d'attente composee d'au moins 30 "trolleys" charges d'ecrans 25 pouces! Pas du tout de la magouille pour la douane! Bienvenue en Inde! Du coup on est un peu inquiet de savoir la tete que va faire la compagnie devant nos 30kg de sur-poids! Mais pas de soucis, ils ont l'air plutot heureux de voir autre chose que ces fameux ecrans. On roule avec nos velos jusqu'au comptoir et on les recupere tel quel a Dehli. Pas de casse, on respire. Il ne reste plus qu'a regonfler les pneus (merci Blaise...), et surtout a se renseigner ou on se trouve, quel aeroport, a combien de km se trouve la ville, quel genre de route?

Apres avoir tournique une bonne heure en posant des questions a gauche et a droite, on se decide pour le grand saut: on y va a velo! On debarque directement sur leur "highway"... Pas de souci, tout y est autorise, meme les vaches, les chars a boeufs, charettes a bras et toutes sortes de 2 roues. On croise meme un velo qui transporte un singe sur son porte-bagage qui semble s'y trouver tout a son aise... La queue pendant bien droite jusqu'au raz du sol! Et partout, la circule... On est directement dans le bain. Ca grouille de partout, la route passe de 2 a 5 pistes sans prevenir, ce qui n'empeche personne d'arriver a contre-sens! Et le pire c'est qu'il ne faut pas oublier de regarder devant sa roue parce qu'il peut bien y avoir un bon trou de 1m dans la chaussee sans signalisation! De toute facon, meme si il y en avait eu une, cela ne nous aurait pas forcement avance a grand chose en hindi...

On comprend vite la hierarchie de la route: Les voitures gouvernementales avec sirene, puis les cars, bus locaux, les gros 4x4 et ainsi de suite... et autant dire qu'il faut chercher les trefonds de l'echelle pour nous trouver nous pauvres cyclistes! Ici la mentalite n'est pas aux politesses: "Je klaxonne et je passe", s'il y a quelque chose qui passe sous mes roues... il y a les essuies-glaces! On se fait donc petit et modeste, on reste bien au bord en esperant que nos tympans survivront au choc non pas culturel mais decibellique!

Le plus coton de l'histoire fut tout de meme de trouver une chambre dans une ville que l'on ne connait pas et... surtout sans guide... Il n'y a que nous pour avoir des idees pareils... mais tout de meme on a achete une carte de la ville a l'aeroport... ces gens organises! Et le soir... une petite pizza au "pizza Hut". Il ne faut pas aller trop vite dans l'immersion... gare au choc culturel!

2 petits jours de preparation en attendant avec impatience ma maman et ma tante. Quelques petites prises de tetes avec le "systeme" que l'on decouvre petit a petit...




On decouvre non sans sourire le fameux petit "mouvement de tete indien" que tout les europeens passes dans ces contrees nous avaient decrit. Au debut on a un peu de mal a l'interpreter... Est-ce un oui? un non? Mais la plupart du temps on l'apprend bien vite c'est plutot au choix: le peut-etre, peut-etre pas qui resume si bien le fonctionnement de l'Inde! Pour l'heure cela nous fait bien rire et Blaise s'entraine ferme pour rivaliser de la souplesse du cou! Mais apres si peu de temps... on sait deja que ce petit mouvement va nous "courir sur le file" bien des fois! Leur "leitmotiv” de “tout est possible” nous est deja bien rabache et on sent tout de suite qu’il nous faudra du temps... beaucoup de temps pour l’administratif! Et surtout un peu de rupees “sous la table” comme ils se plaisent a dire! Mais globalement on trouve les gens plutot sympas et pas du tout agressifs. Le tout... c’est bien sur de n’avoir besoin de rien et... n’avoir rien a leur demander! La tout est simple... sinon il faut s’armer de patience... et meme de beaucoup de patience et d’un soupcon de resignation! La regle: “3 infos valent mieux qu’une” redevient notre regle d’or. D’ailleurs on ne comprend pas toujours toutes les regles. Le “tip” (pourboire) restera a jamais pour moi un grand mystere! Dans une "guesthouse" lorsqu’on m’apporte un savon... je dis merci. La deuxieme fois que le serveur frappe a la porte avec 2 linges... je dis “merci beaucoup”. Et la 3 eme fois qu’il revient avec un rouleau de papier toilette, il en est reduit a me dire: “rupees” pour que je comprenne que tout ce qu’il voulait depuis le debut etait juste son pourboire! Ma fois... je viens de la campagne et pas du “grand monde”! Mais au moins on a gagne du savon et du PQ (...avec au moins 3 feuilles dessus...)!

En allant acheter une moustiquaire au marche... imaginez ce qu’on a retrouve: nos fameux cartons d’ecrans 25 pouces. Une pile enorme de cartons! Y a pas de doute... Si vous voulez de la marchandise “Thai” presentee comme du 100% indien... on a l’adresse! Rassurez-vous on a pas pousse le vice jusqu’a aller demander le prix et la provenance, mais on a bien ri!

Si on doit resumer par ou peut commencer l’irritation du “fonctionnement indien” dans une ville, on peut garantir que ce sont les chauffeurs des auto-riskchaw! Source d’infos a 100% fausses ne visant qu’a te perdre pour t’emmener le plus loin possible au plus cher. Ne jamais faire confiance a un chauffeur de tuk-tuk... et eviter d’avoir un couteau avec soi pour resister a la tentation de faire un meurtre quand apres une demie-heure de negociation et 15 chauffeurs differents on a toujours pas reussi a exiger la mise en route du compteur! Mais cela peut donner un beau spectacle quand l’un se decide a casser le prix des autres et qu’ils manquent de peu d’en venir aux mains entre eux! Cela n’aura quand meme pas ete a notre avantage... On ne nous avait encore jamais fait le coup de la panne d’essence, lorsque monsieur le chauffeur a decide que sa course n’etait plus assez rentable. Et qu’il nous a plante au milieu de route sur le chemin de l’aeroport! Et il avait le culot de reclamer les 3/4 du prix de la course... . Ils n'ont peur de rien ces indiens! Meme pire que cela... on doit payer pour aller attendre quelqu’un a l’aeroport!

Les “p’tites miss” sont bien arrivees! Ca fait tellement plaisir de les voir! Avec 2 enormes sacs plein d’affaires pour nous... et meme de la viande sechee! Cette fois on change de mode de voyage... sur 2 semaines, on privilegie la “vitesse”! Et on essaie quand meme d’avoir un minimum de confort pour epargner “ces dames”... le choc culturel...qu’on vous disait!

On commence par une visite eclair du Taj Mahal a Agra. On ne peut tout de meme pas venir en Inde sans voir une de ces 7 merveilles du monde! Allez-retour en taxi en 1 jours! Pas de tout repos... surtout quand la route est un vrai cauchemar et que notre chauffeur recupere ses heures de sommeil entre chaque depassement! La ville d’Agra est comme on s’y attendait: super active et qui attire beaucoup de pauvrete autour du tourisme. Par contre le “Taj Mahal”... une autre de ces folies des grandeurs de grands empereurs! A quand Blaise me fera-t-il une aussi grandiose preuve d’amour? Bon restons modeste: une villa, le jacuzzi, une belle bague... cela devrait suffire!




Sans rire, c’est vraiment magnifique et l’ambiance y est super sympa. Il y a de grands jardins et une floppee de touristes indiens tout fiers de leur monument. Manifestement ici aussi, ils adorent les photos et on est requisitionne pour des seances clic-clac. Ca va encore etre un calvaire pour qu’on arrive a avoir des photos un peu naturelles... Ils posent d’un serieux!
Petit diner sur une terrasse et visite du Fort... On rentre gentillement et heureusement qu’on est fatigue, quand on dort... on ne voit pas la route!

Le but est d’aller faire un trek a Manali qui est situe a 500 bornes de Dehli... Toute la question est comment s’y rendre? Train, taxi... Tout en sachant qu’avec nos velos on est plutot encombrants. Le train parait le plus sur... mais vu qu’il y a 3 jours, on y a passe deja une demi-journee, juste pour trouver le guichet de reservation, qu’on nous a envoie au quai 12 pour l’envoi des colis (nos velos en l’occurence), ou l’on a trouve une rangee de guichet dont seulement 2 ou 3 sont ouverts et donc assaillis de monde. Apres 1 heure a se faire renvoyer d’un guichet a l’autre... on a au moins appris comment faire la file ici: ”il faut jouer des coudes et marcher sur les pieds du voisin” sinon on reste toujours derriere. Mais on a toujours pas pu causer a quelqu’un pour poser nos questions! En voyant les empilements des colis, on est pas surs d’etre hyper motives d’y mettre nos precieux et fragiles velos!




On tente quand meme l’histoire par un petit tour matinal a la gare... mais apres maintes recherche, tout ce qu’on sait, c’est qu’on ne sait pas quel genre de place on aura dans quelle classe et si les velos partiront dans le meme train... Du coup on se la joue tourisme de luxe et on se prend un taxi prive pour 3 jours!

Le taxi est mini, mais apres nos maintes observations de chargements de pick-up au "sud-est", on ne se laisse pas impressionner! Les velos et bagages... le tout sur le toit! On a de la chance, notre chauffeur est sympa et parle bien l’anglais. On apprend qu’il a des gosse, ne s’entend pas avec sa femme, donc est content de partir 1 a 2 semaines pour le boulot! Les moeurs locals... Il ne nous rassure pas beaucoup non plus sur les moeurs des chauffeurs... soit la fummette du hasch pour se calmer (on comprend mieux maintenant comment ils ne deviennent pas cingles dans cette circulation) ou boulette d’opium pour se tenir eveille! Charmant... Ils sont ou nos velos???

On passe des plaines cultivees, bordees de palmiers aux premieres collines. Passage dans de petits villes avec leurs alignees d’echoppes le long de la grande route. Petit test de jus de canne a sucre pour ces dames. Vachement moins romantique qu’au "sud-est" leur machines. Au lieu d’etre actionnees a la main avec le bruit de clochettes suspendues, ici cela fonctionne au moteur diesel. Pas une grande reussite, vu qu’avec leur hygiene merveilleuse, le jus a le gout du carburant! Par contre les mangues sont bonnes. On peut meme en deguster de diverses sortes. Il parait que c’est le fruit symbolique de l’Inde... Cela me convient! Apres quelques heures a serpenter dans la “Kullu Valley” a admirer ces pentes abruptes qui tombent dans la riviere... et pour ces dames d’admirer toutes les petites fleurs et arbres de la route!




On arrive a Manali. Hotel classe avec petit jardin interieur!

Manali n’a rien d’exceptionnel comme ville. Des tas de petites ruelles bondees de monde et surtout de traffic. Venez respirer l’air pur de la montagne! Je ne sais pas quel est leur melange... mais il pue! Par contre... il y a une petite boulangerie tea-room qui offre des spaguettis, pizzas, birchers et surtout... un delicieux cake au citron! Ils appellent cela une boulangerie allemande... Je ne vois pas du tout le rapport!

Manali et toute la vallee est reputee pour la fabrication des chales et tissus en tout genre (et aussi pour le cannabis qu’on trouve au bord de la route comme de la mauvaise herbe... mais ca c’est une autre histoire!). Surtout en laine (je parle des chales bien sur!), en soie, pachemina... nous voila parti pour les amplettes de sorte que mesdames puissent honorer toutes leurs commandes!




Une bonne occasion de plus pour s’essayer a la negociation. Mais inutile, impossible d’etre aussi dur qu’un indien... et surtout suffisamment patient, nous on n’a pas toute l’annee!

On cherche a organiser 5 jours de trek, et comme a notre habitude, on est tombe sur une annee exceptionnelle: non! La plupart des cols sont encore bloques par la neige, donc propositions de treks reduites. Apres les investigations habituelles, on jette notre devolu sur une agence qui s’avere par la suite tenue par un indien qui a etudie a Villars! Francais parfait et surtout “grande gueule”! Il est en train de mettre sur pied l’ouverture d’une nouvelle station de ski... On est tombe sur un des “magnats” de Manali! Ma fois... il faut savoir se faire des relations! Pour obtenir des renseignements du kerozene, etc, c'est tres pratique! Remarquons encore que le statut social se montre par les lunettes a soleil, de preference des Oakley les plus voyantes possibles! Et sur ce coup-la... on est sur que ce sont des vrais!

5 jours de trek grande classe! 4 mules, 1 guides, 1 cuisinier et 2 aides, tout ce petit monde pour nous servir! Ca c’est du luxe! Le premier jour, petit marche, mais qui monte bien raide le long d’un trace ou ils sont en train de construire une route d’acces pour construire, par la suite, un barrage. On espere que cette fois ils garderont un peu d’electricite pour eux avant de l’exporter! Sur ce sentier a mules, on assiste aux ballets des porteurs, des muletiers, des tailleurs de pierre... et il faut se faire petit quand les mules passent au risque de se faire pousser en bas! Des boulots harrassants et difficiles, mais toujours sans stress! Ce sont essentiellement des travailleurs nepalais emigres en raison de troubles politiques chez eux. Ils sont payes au 100m de route, mais c’est pas pour autant qu’ils vont se stresser! Peut-etre 2 ans... ou 10!

Et l’apres-midi en arrivant au camp... les tentes sont montees, le the est pret, le cuisinier en train de preparer notre souper! C’est-y pas beau?! Et on a meme une tente toilette privee! Malheureusement elle a ete un peu beaucoup utilisee par nos cheres maman et tantine! Dur dur la tourista a 3000m sous tente! Un voyage en Inde, de la marche... ah ces enfants, ce qu’ils ne nous font pas faire!




Notre itineraire nous guide ensuite dans les hauteurs, on passe dans de beaux paturages avec vues sur de petits villages et l’on s’arrete a la limite de la neige. On traverse ensuite une vallee pour s’arreter au pied du col qui est ferme en raison de la neige. On a de la chance avec le temps. Il pleut le soir ou en fin d’apres-midi, mais jamais quand on marche. Et le soir, on savoure d’excellents repas mitonnes par notre chef: Indien, chinois, continental. Un vrai 5 etoiles a la montagne. Dommage que les estomacs de ces dames ne soient pas en etat d’apprecier!

Juste en dessous de chez nous se trouve le campement d’une trentaine de touristes de Bombay, dont la plupart sont des citadins qui n’ont jamais vu la neige! Ils sont en route pour 10 jours de treks! Mais pas d’affolement, c’est plutot genre "club-med" a l’indienne. Le soir on se fait inviter a leur soiree. Competitons de chants. On a toute les peines du mondes a refuser de chanter! On serait de bien trop mauvais representants des choeurs suisse, on n’oserait pas "griller" tout un pays!




Sur le chemin du retour, on passe dans le village de la soeur de notre guide. C’est le jour du partage du riz, du coup toutes les anciennes sont presentes. C’est donc parti pour une seance photos qu’on aura a charge de developper et d’envoyer...

On profite de notre retour a la “grande ville” pour refaire des lunettes a Mad dans un magnifique magasin de 2m sur 2m! Mais le remontage sur une nouvelle monture est parfait et un tout nouveau look pour Mad!

Une petit nuit avant de reprendre un taxi pour Shimla. Notre chauffeur essaie par tous les moyens de nous emmener ou il a des commissions, c’est mal parti! Blaise nous a concocte un petit arret pour visiter un temple sur la route... a un detail pres, c’est qu’il est sur l’autre rive de la riviere et que le pont qui le relie n’existe que dans le bel esprit de notre GO!
La route est magnifique, tout au long de pentes recouvertes de champs en terrasses. L’arrivee a Shimla est quelque peu plus folklorique. La ville est perchee au sommet d’une colline et s’etend de tout cote sur ses pentes raides. Prises d’une idee lumineuse peu habituelle, les autorites se sont rendues compte du fleau de la circulation. Ils ont donc ferme le centre ville et l’ont rendu aux pietons. Brillante idee! Le seul “hic”, c’est qu’ils n’ont mis sur pied aucun service de remplacement... Tous le monde a pieds au grand bonheur des porteurs (sauf bien sur les politiques et l'armee qui ont un passe-droit pour leur voiture!)! Par contre, coton pour chercher un hotel! Et ca grimpe raide! En desespoir de cause, on se fait refiler 2 chambres par 2 ou 3 intermediaires et commissions interposees... On ne comprend decidemment pas le systeme. Manifestement, sans “negociateurs” attitres, tous les hotels sont pleins! Autant dire que l’on “casque” plein pot”!




Devinez ou ils ont construits leur temple... au sommet de la colline! Ce qui donne une sympatique marche dans de petites ruelles, bien raides. A notre gout, les temples hindouistes n’ont pas le faste des temples boudhistes de l’Asie du sud-est. Par contre, on aime bien les tout petits temples de bois sculptes perdus au milieu de la montagnes. Les plus grands sont etonnants. A l’interieur, c’est un debordement de statuettes tres kitchs (a nos yeux d’europeens) decorations de guirlandes d’anniversaire et petites lumieres qui clignotttent dans tous les sens. Le plus comique est tout de meme de voir le “moine” sense donner la benediction aux praticants (de l’eau, des bombons en sucre et dessin du 3eme oeil sur le front) en train de repondre au telephone au pied de l’hotel!

Jusqu’ou va l’ingeniosite retorse des indiens pour se faire de l’argent... Ils ont dresse un singe (de la colonie installee au temple... vu que de les nourir donne du “merite” et aussi ouvre un marche de vente de nourriture a singe!) pour voler les lunettes a soleil des touristes. Et pour les recuperer... il faut donner 5 rupees! La vaste arnaque et il a fallu que cela tombe sur maman, la seule qui avait deja peur des ces animaux malins (parle-je des singes ou des dresseurs?!)

On trouve une jolie terrasse pour diner et jouer au “yatze”. Il n’y a pas de vacances sans jeu! De notre point d’observation on voit une foule de touristes indien attendre pour se faire photographier en costume d’apparat (prete pour l’occasion) devant les rosiers du jardin de la place. Un vrai comique... a nos yeux, ils ont tout de meme un gout du kitch qui depasse notre entendement... mais finalement cela ou se faire photogrphier avec Mickey...?!




Notre derniere nuit a Shimla est tout un poeme! Arrives dans cet hotel par d’autres commissions et genereux pourvoyeurs (notre precedent hotel etant completement reserve... quelle surprise!!)... les chambres sont jolies... mais une drole d’organisation que l’on pourrait qualifier de manifeste s’y joue. A 21h, on se fait virer de la salle a manger sous un pretexte de fete... Mais on se rend compte au matin qu’il y a une vingtaine de ces messieurs qui y ont simplement dormi. Petit dejeuner au milieu des matelas... Apres une nuit de sommeil infernale parce qu’une troupe d’ouvriers n’a rien trouve de mieux que de faire des travaux toute la nuit sous la fenetre de l’hotel. Impossible de dormir en tout cas pour nous parce qu’a 2h du matin, quand perdant patience on monte se plaindre, le responsable dort a poing ferme dans le hall. S’ensuit une grande “engueulade” reveillant encore davantage tout l’hotel, mais a notre grand etonnement les travaux cessent. Et au matin, le gerant a le culot de nous demander s’il peut acceder a notre douche pour se laver!!! Et il insiste, revient sonner 3x chez nous et va meme sonner chez maman et Mad! Il y a quelque chose dans le “business” des hotels indiens qui nous echappe! (Certaines mauvaises langues nous diront que pour nous, c’est le business des voitures qui nous echappe ;-))

Pour rejoindre Kalpa, on prend le fameux petit train de montagne. N’ayant pas de reservation (comme tout gens bien organises), on a la chance de trouver 3 places dans un wagon reserve pour les “ladies”. 1ere fois que l’on voit cela... Un heritage des gentleman anglais ou ces messieurs indiens ont-ils peur de laisser leurs femmes voyager seules dans le mixages des sexes? Toujours est-il que l’on est bien installes tandis que notre gentleman est assis sur son sac dans le wagon suivant! (Ca c’est des vraies ladies que de me laisser seul dans ce monde de brutes... Le monde est trop injuste!!!) C’est un petit train qui fait un peu penser au "BAM".




Tres joli et l’on traverse des paysages et de petites gares adorables. Dans le wagon c’est la frenesie. On s’est retrouvee avec un groupe de dame du sud de Dehli. Un groupe religieux dont l’ainee a decide de me faire apprendre un chant religieux... Elle a mal choisi son eleve! J’ai tout de meme recopie toute la chanson sans menager mes efforts! Pour Blaise un peu pareil, mais avec des scouts et 2 indiens qui veulent savoir s'ils osent approcher et discuter avec des filles occidentales... Tres sympathiques ces transports... On se fait plein d’amis(du moins selon la signification indienne!) et on repart avec des tas d’adresses et de numeros de telephone! On se demande tout de meme quelle tete ils feraient si on debarquait...

Notre derniere nuit en Inde avec maman et Mad... Le matin on les amene au train pour Dehli. Cette fois avec une bonne reservation en 2eme classe air conditionne! Dur dur les adieux! 2 mois sans se revoir... Heureusement qu’il y a le Sri Lanka bientot! On pense a tous le monde en Suisse... a tout ces evenements que l’on manque... ces bebes qui naissent et grandissent. Un petit coup de blues! Dommage que l’on ne puisse pas se dedoubler, profiter des gens qu’on aime et voyager en meme temps...

On se retrouve rien que tous les 2... un petit peu inquiets de savoir comment les petites meres vont se debrouiller dans Dehli. Comme des chefs, on apprendra plus tard, et meme une grande visite de Old Dehli avant de prendre l’avion, avec le chauffeur que l’on a eu pour arriver a Manali (le bon chauffeur!)!

Il ne nous reste plus qu’a rejoindre Manali et nos velos! 13h de bus local... une bagatelle! Mais tres fiers de nos correspondances, le soir on soupe deja a Manali avec une truite a la francaise. Un vrai regal!

Il ne reste plus que les preparatifs pour notre remises a 2 roues. On pensait liquider cela en 2 coups de cuillere a pot et s’offrir un ou deux petits jours de “larving” avant de redevenir des “sportifs”. Mais mauvaise surprise... pour une fois que l’on s’offre un trajet en taxi grand luxe, c’est cette fois la que l’on arrive avec 2 rayons voiles! (pas de quoi etre fiers, c’est la seule fois ou on a charge nous meme, sans aide et on a meme controle au moins 10x!). Du coup, les apprentis mecanos se mettent a l’ouvrage... Les epreuves de la realite auront demontre qu’il ne suffit pas de savoir intellectuellement comment faire... Il faut aussi avoir de la force! Apres 2 jours de vains efforts pour devisser la cassette arriere (seule methode pour changer les rayons de la roue arriere)... on renonce. On se contente de devoiler les rayons et de retendre le tout. On pousse meme le perfectionisme jusqu’a aller chez le “garagiste” du coin pour qu’il la remette bien droite. Quand on voit le garagiste en question, on manque de partir en courant, mais finalement , il nous fait cela tout en douceur, mais le resultat n’est pas bien mieux que ce qu’on avait obtenu nous meme! Mais l’entrevue valait la peine pour le petit “detour culturel”!




Par contre le petit detour sur internet nous use les nerfs. Jusqu’a ce que l’on decouvre qu’ils n’ont meme pas tire des lignes jusqu’a Manali et se sont contentes de placer des antennes directionnelles. Peut-etre economique, mais au niveau de l’efficacite cela laisse a desirer. Le pire c’est qu’on y est alle pendant un orage... Ca n'aide pas beaucoup... .

Notre dernier petit detour instructif fut parmi les meandres du “cartel” du kerozene! Il y a du kerozene a Manali, on peut l’acheter, on sait meme le prix fixe au litre. Mais lorsqu’on le demande les futs sont vides (malgre les gens que l’on voit se trimballer avec des bidons plein a la main...) Meme en proposant un prix bien superieur pour un gros "backchich"... niet! Du coup, on va voir notre “pote” le “magna de Manali” et lui exposons notre probleme. Du coup, il nous refile 2L de kerozene d’helico gratis! Sur que notre rechaud va decoller avec ca! Apres le gaz d'aviation dans la voiture en australie, le kerozene d’helico dans le rechaud... Finalement on s'en sort gagnants (quand meme 30 Rupees, soit environ 90 centimes suisse, ou encore 6 the au lait!), mais toujours aussi perplexes sur la politique de vente du kerozene dans le district de Manali!

Apres 2 minutes a essayer de se remettre sur nos velos (...et un dernier arret a la fameuse boulangerie pour un cake au citron...), nos yeux s’ouvrent sur l’ampleur de notre masochisme! C’est trop lourd, j’ai l’impression de conduire un 18 tonnes! Quelle idee d’avoir tous le materiel de camping et 10 jours d’autonomie de nourriture! Heureusement que les premiers km descendent... A la moindre remontee, je cale et 1x sur 2, j’arrive pas a retenir mon velo qui fait une magnifique chute sur le cote! (Ca s’appelle un test de solidite...) En general c’est toujours au bon moment... ou il y a plein de gens au bord de la route... Ma fois, c’est plutot sympa d’offrir du rire sur son passage... Ma nouvelle profession est donc saltimbanque malgre-soi!

Nos 2 premiers jours de pedalage sont sur la grande route qui descend la Kullu Valley. Et quel traffic! On s’entraine au manque d’oxygene non pas du a l’altitude, mais au crepissage de nos poumons a la fumee noire... de nature plus qu’indeterminee (ca roule au kerozene pas frais les voiture d'ici?). On decouvre avec un plaisir gustatif non dissimule que dans chaque pays d’Asie, y allant de son propre melange de petrole... a ses propres senteurs! Mais rassurez vous, on deguste egalement les patisseries locales ce qui est nettement plus digeste pour nos papilles. Le “neck” de la boulangerie en Inde semble etre les “boulangeries allemandes”. On ne savait pas que les allemands se distinguaient particulierement en ce qui concerne la gastronomie, mais par ici, ce label indique en general de tres bon “cakes au citron” et un tres bon debit (ce qui n’est pas negligeable pour l’estomac!). Si vous avez le sentiment que l'on se repete un peu sur le chapitre des "cakes au citron", vous n'avez peut etre pas tord... mais c'est a cela que l'on voit toute l'importance de l'estomac... ou que l'on soit!

Sur notre route on s’arrete pour visiter un “chateau”. Chez nous on dirait un gros “chalet”. Et la route est tellement bondee que plus personne ne peut ni aller en avant, ni en arriere. Un vrai cauchemar. Et des indiens qui hurlent dans tous les sens et klaxonnent a qui mieux mieux! Tout ca au milieu d’un ocean de pietons qui finalement ne passent plus non plus. On decouvre, le soir, que l’on a debarque en pleine fete. Laquelle, on ne sait pas vraiment, mais qui a forcement a voir avec le temple local. C’est une vraie abbaye avec stands de nourriture, grande roue (actionnee avec 2 gars qui courent comme des hamsters!) et danse locale. Tous le monde se met de la partie et forme une grande ronde.




Mais la pluie a le dernier mot... La place du village se vide (en tout cas de notre presence!)

Notre premier col: le Jalori La a 3100m. Faut tout de meme etre serieux, depuis Manali a 2000m, on est redescendu a 800m, pour qu’il soit dit de monter un petit peu (...surtout il n’y avait pas d’autre solution...). On passe notre 1ere nuit sous tente dans les premiers lacets. Parfait petit spot au bord d’un ruisseau. Comme partout en Inde... meme lorsqu’on croit etre seul... il y a du monde. Les locaux intrigues font chacun leur petit tour pour voir ces 2 originaux qui pourraient se payer moto et hotels! Chaque voiture, bus ou camion qui passent sur la route nous klaxonnent a grand renfort de “What country do you belong to?” (tournure tres indienne pour: "quel pays"? Mais selon la dexterite anglaise de l'interlocuteur, "What Country?" peut suffire...). A force de se denuquer par la fenetre pour nous voir le plus longtemps possible, on est etonnes qu’aucun ne se soit pris la falaise du virage suivant!

On decide “d’indianiser” nos velos aux couleurs locales... alors on les “atiffe” de “Tata” (marque de camion, piles, panneaux solaires, cartes de telephone, etc, locaux) et de pastilles de couleurs pour “faire comme les camions”. Il faut bien qu’on s’occupe lorsqu’on ne pedale plus!. On ne pousse pas le vice jusqu’a noter “Blow Horn” (klaxonner) derriere nos velos (ce qui est ecrit derriere tout camion indien qui se respecte!)... Histoire de ne pas les obliger a s’executer (ce qu'ils ne se privent pas de faire de toute maniere)!




C’est vrai... on a decide tout seul de venir dans l’Himalaya en velo... et l’Himalaya, il parait qu’il y a des montagnes... on le savait... donc on n’a pas le droit de se plaindre! Mais la... le Jalori... j’avais choisi de faire du velo au Cambodge moi... c’est plat! J’ai appris un autre phenomene physique... Si la pente atteint plus qu’un certain seuil... malgre toute la poussee que l’on peut appliquer sur 1 pedale... ca n’avance plus! Et on a meme du mal a retenir le velo de redescendre car les frein n’y suffisent plus... le velo derape! Cette lecon bien assimilee, le corollaire s’impose: on apprend a pousser le velo. Particulierement facile lorsqu’il est charge! Pour info.... alterner entre la prise au guidon et derriere la selle est tres salutaire pour les bras et le dos! Du coup, un deuxieme corollaire se manifeste: notre vitesse, avoisine le 2 a l'heure escargotesque... et .... le decouragement s'installe!

On finit donc par planter la tente a 10km du col. Aucun endroit a plat (a part les terrasses cultivees bien sur!) alors on plante la tente dans l’interieur d’un virage a moitie sur un torrent. Et toute la soiree on voit le defile des locaux du village d’en dessus qui vont boire le “chai” (the) au village d’en dessous. Pas de probleme pour eux... a pieds ils tiennent dans des sentiers d’une inclinaison ahurissante... alors la route... 10km... 500m. de denivele... rien du tout, juste le temps de digerer le the avant de rentrer a la maison!

10km a pinces, a pousser 10m, s’arreter, respirer... pousser 10m... cela a de quoi permettre de longues reflexions introspectives sur le sens de la vie et de nos actes... Et quand je suis la, les bras douloureux, et que je me dis que ce n'est que le premier... on a prevu d'aller jusqu'a Leh, avec des cols a plus de 5000 et celui-la, n'est qu'a 3000... Il y a de quoi defunter!
Heureusement, pour les 3 derniers km, des touristes de Dehli ont eu pitie de moi et ont charge le tout, moi y compris dans leur coffre, alors que Blaise venait voler a mon secours rechercher mon velo (il faut croire que la tenacite masculine... ou devrais-je dire la fierte... est bien plus efficace que mes ruminations sur le sens du poussage du velo!) Pendant tout le trajet, ils m’ont gave de chips et de questions. A ma reponse que je venais de Suisse, ils m’ont fait tout de meme remarquer que je devrais etre habituee aux montees sur des “collines”! C’en est fait, la honte est sur moi, j’ai jete le deshonneur sur la reputation de notre beau pays! Mais cher lecteur, sache que, si un jour tu decides d’aller au Jalori La en velo, les 10 dernier km correspondent a 1000m de denivellation et que tous les cyclistes rencontres sur notre route ayant ete la-bas ont eu le meme sourire que nous maintenant en se rememorant les bons moment passe dans ce coin magnifique!

Le col est vraiment superbe, il y a meme de belles terrasses naturelles pour planter la tente. Les touristes de Dehli, de Calcutta ou encore de Bombay defilent pour faire des photos devant la tente de leurs “friends” (amis) suisses. On a de la chance, on a plein d’amis maintenant en Inde!




Apres une nuit de tempete, la vraie, avec des eclairs, du vent a plier les arceaux de la tente (on a enfin compris a quoi servaient les tendeurs sur les arceaux!), le brouillard a ne pas retrouver la tente lorsqu’on doit aller visiter les environs la nuit, et la pluie, il fait beau le matin! Test de tente passe avec succes! On a juste eu le temps de finir de preparer le souper le soir d’avant, avant que cela ne se dechaine.

La descente est tres belle aussi, des km de pentes (juste 2000m de denivellation, c’est pas trop mal!), et toutes cultivees a la main en terrasse. Des villages accroches partout et qui parfois s’etalent sur 300m de denivelles! On croise notre 1er cycliste, un indien de Calcutta. Il passe le Jalori dans l’autre sens pour aussi rejoindre Leh. Et non sans plaisir... on le voit qui pousse aussi son velo a la montee! ...un rien pour redorer son ego! Pour nos lecteurs attentifs, ceux qui voulait passer le col dans l’autre sens pour eviter les difficultes... c’est loupe, c’est pareil! Il nous confirme que pour rejoindre Leh, si l’on accepte de parfois dormir chez l’habitant ou dans des granges... pas besoin de tente, ni de reserve de nourriture, un jour suffit. Mais il faut etre entetes comme nous pour porter le tout avec 10 jours d’autonomie! “Mais, ma fois, comprenez... on aime le camping!” Toujours pour nos lecteurs adores, partir pour la route Manali-Leh, sans tente, il faut avoir quand meme du courage (ou dirais-je de masochisme), il doit y avoir des etapes bien longues car on a pas vu beaucoup d’habitant suivant ou!




Du bas du Jalori, on atteint Rampur apres 1 jour de velo et une nuit dans un petit champs: avec une tres jolie vue, au milieu du cannabis (...vous ne le direz pas a ma maman, mais on avait pas le choix, ca pousse vraiment comme de la mauvaise herbe ici!) A Rampur, il me faut un bon jour de pause pour me “remettre de mes emotions Jaloriesques”. C'est une ville typique de la vallee: accrochee dans la pente avec la route qui passe dans les hauts et uniquement des volees d’escaliers pour atteindre les rues d’en bas. Impossible d’y aller en velo! “Qui a dit que l’Himalaya etait un pays fait pour le velo?”... Personne!... a chacun d'assumer ses choix!

On aime pas vraiment la ville et les gens de la region. Ils nous semblent moroses et vraiment pas heureux de vivre. On dirait que tout les ennuie et les embete. On n’aime pas faire des generalites et d’ailleurs on a croise des gens sympa, mais “l’ambiance” ne nous attirait pas et ne nous motivait pas a chercher des contacts. Le paysage de la vallee est aussi un peu monotone... tres vert (un peu trop comme chez nous... les vilains blases!) Et tout du long, il y a des travaux pour des projets hydroelectriques. Ils construisent des barrages a qui mieux-mieux au grand deplaisir des villageois car cela asseche leurs villages (...il n’y a que nous pour debarquer en plein milieux d’une greve dans un village pour manifester contre un de ces projet... On se disait aussi que l’ambiance de ce village etait bizarre avant qu’on nous explique!).

On se fait d’ailleurs quelques soucis... On espere qu’ils prennent d’avantage soin dans leurs mesures pour construire leurs barrages que pour leurs mesures kilometriques. Ils ont une maniere indienne de poser les bornes: on quitte un bled... le suivant est a 47 km par exemple... tout joue (avec de magnifiques bornes bien peinte et tout et tout!) jusque vers les 5 derniers km, ou comme par un phenomene etrange... les km grandissent, les bornes s’espacent, voire disparaissent completement. Et au besoin, 2 bornes identiques sont posees (deux km 23), ou le km 0 est a 500m, voire 2 ou 3 km avant le village ou encore, apres le km 0 on peut bien recommencer a km 2! Il y a meme des villages fantomes! Si vous trouvez le village de Wangtu ailleurs que sur la carte, ou ecrit sur la borne au km 0, faites nous signes et on vous offre a souper! Mais heureusement il y a un tres bon spot pour planter la tente et un camp de travailleurs des routes dont les gosses sont adorables. Encore mieux qu’a l’hotel, on a une escorte pour nous porter nos bagages (...et sans pourboire, juste pour le plaisir!).




A Reckong Peo, on passe 3 jours, histoire de faire une pause. On refait notre stock de vivre: pate et semoule (le riz c’est trop long en altitude)... qui dit mieux? Mais en guise de repos, on bataille avec le rechaud. On l’a nettoye et apres impossible de renfiler le cable dans le tuyaux ad hoc! En desepoir de cause, on va faire un petit tour sur internet histoire de trouver conseils. Il parait que ce modele aime peu le kerozene d’apres une floppee d’utilisateurs (dont nous maintenant!) malgre ce que dit le fabricant! Pas de bol, c’est ce qu’on va lui donner pendant 3 mois! Et pourtant on lui a fourni du kero d’helico, ca rigole pas! Finalement, la pince aidant, on en vient a bout et on apprend par la suite la finesse de reglage: toujours a fond et beaucoup de patience pour l’altitude! Il suffit de ne pas s’effrayer des immenses flammes jaunes... et si besoin est, on peut toujours en profiter pour s’epiler! Et quand il s'agit de toucher noter materiel de cuisine immacule... la suie donne un tres beau maquillage de substitution!

Apres une petite visite en bus (...avec quand meme retour a pied, pour des grand sportifs comme nous) au village 800m plus haut et un petit paiement de 200 ruppees pour un permis normalement gratuit, on est prets a repartir direction la Spiti Valley!

On reprend la route. Cette fois, c'est parti pour un petit "chouilla" de montee, vu que notre objectif est le lac de Nako a 3600 m. d'altitude. On traverse une region tres rocailleuse et caillouteuse. Des falaises et des "devaloirs" a cailloux bordent la route. Voir la route elle-meme se transforme en "devaloir" a cailloux! Lorsque la route redescend jusqu'a la riviere pour la traverser et remonter en face... on rale a cette perte d'energie... mais on comprend tres vite... quand on regarde de l'autre cote... tout un pan de montagne est tombe: plus de route plus de village, charmant!




Puis, Blaise tout content dit: "regarde il y a une avalanche de pierres!"; "Ah? et ou est la route?" Eh bien juste dessous evidemment! On se fait arreter par un homme avec un petit drapeau rouge. Au debut, on se sent rassure de voir des travailleurs routiers s'occuper du probleme et nettoyer ou plutot "faire descendre" les parties les plus instables. Mais apres une petite observation plus detaillee, on est plus rassures du tout! A chaque bout de la route, il y a un homme avec ledit petit drapeau... et dans le lit de la riviere a environ 1 km en contrebas pour etre a l'abri des avalanches de pierres, un autre homme qui observe la falaise pour signaler aux deux precedents quand il n'est pas dangereux de passer. Pas de talkie-walkie, juste un coup de sifflet. Le seul probleme est qu'a la longue on se rend compte que le coup de sifflet signale a la fois "stop danger" et "c'est bon"! Le systeme ne semble pas tres au point... on nous fait avancer un premier bout jusque sous un surplomb de la falaise. Celui-ci ayant pour but de nous proteger de la chute de pierres constantes. Rien qu'a voir les failles dans la roche, on se demande a quand c'est le tour dudit surplomb de tomber! Un coup de sifflet et deux jeeps passent dans l'autre sens... c'est normal qu'on n'ait pas vu d'accalmie? Heureusement qu'ils ont une bonne carrosserie. Mais le tour d'un autre camion... coups de sifflets eperdus, bruits d'explosions chuttes enormes... le chauffeur n'a qu'un reflexe plein gaz... et il passe au milimetre a cote d'un enorme rocher non sans qu'une bonne pluie de roches s'abattent sur l'arriere de la camionette. Le chauffeur est "vert", cela promet un bon petit arret prieres et offrandes a la gompas fort bien situee juste quelques metres apres! Cela fait bientot une heure qu'on attend, et notre gardien semble bien emprunter de ce qu'il faut faire de nous. On est sur le point de se decider a faire demi-tour, tellement ca tombe de partout, que notre ange gardien nous signale: "courrez!" Ce fut le 'sprint' le plus long de ma vie! 150 metres a decouvert... Quand soudain, on entend un autre coup de sifflet! Il parait que la terreur donne des ailes... Blaise me hurle "court", mais cela ne suffit pas... on entend les premiers rochers devaler la falaise... la terreur me fait plutot tomber et le velo avec moi. Je fais quoi? Je pars a toutes jambes ou je le releve? C'est la qu'un des ouvriers vole a mon secours et m'aide a pousser le velo. On sort finalement du passage dangereux et l'on voit tous les ouvriers rirent... mais plutot jaune. Apparemment ils n'avaient pas compris qu'on etait en velo et donc sans carrosserie, et surtout, beaucoup plus de temps pour traverser. Il me faut une bonne demie-heure pour arreter de trembler et pouvoir respirer a nouveau! Mais la question reste toujours... Pourquoi, n'arretent-ils pas la circulation une heure et travaillent, puis stoppent le boulot et rouvrent? Parce que pendant tous le temps, les ouvriers en-haut, continuent a jeter les rochers en bas et on entend les charges de dynamites exploser, meme quand on passe!? La securite au travail n'a decidemment pas le meme sens par ici! Une vie de plus ou de moins... "inch allah"!

Le paysage est superbe. On est contents de quitter le vert des montagnes recouvertes de prairie pour la rocaille. Des vallees etroites, des falaises, des roches de toutes les couleurs. Mais pas moyen de planter la tente! Rien n'est plat et si ca l'est, tout est sujet aux chuttes de pierres menacantes. Riche de l'experience precedante... on veut un toit. Cela nous motive a couvrir les huitantes km qui nous separent du village de Pooh. Mais merci a notre chere carte "Nelles", le charmant petit village sense etre en bordure de route, est: ........ "tout la-haut, la-haut" a 7 km et 500m de deniveles plus haut! Heureusement que les chuttes de pierres ca donne des ailes! Au moins, on a eu une belle vue depuis notre chambre!




La route, continue sur sa lancee, des gorges etroites et de beaux petits murs en lacets adores de mes mollets. C'est beau et desertique. Pas une once d'eau a part la riviere a 500m. de denivele plus bas... et soudain on debarque dans une vallee "mirage" une petite source cree un oasis de verdure au milieu d'un ocean de pierailles. On se croirait sur une autre planete! D'autres on plutot l'air de croire que c'est nous qui debarquons de l'espace, car les "jeeps" s'arrettent et on nous demande d'ou on vient... ou on va... on nous offre des bananes et des mangues. Quand on leur dit qu'on va a Nako... un joli petit sourire apparait avec un petit signe de la main qui monte une bonne inclinaison... ca promet!

La montee en question fut digne des attentes promises et c'est non sans plaisir qu'on arrive au petit village de Nako. On pensait camper au bord du lac... mais le lac en question s'avere plutot etre une grosse gouille ou un etang qui fait plutot office d'Ouchy dudit petit village! On se decide donc a grimper encore un peu (comme si 3600 cela ne suffisait pas!) pour camper dans les hauteurs qui surplombent le village. Nako est un lieu extraordinnaire. Toutes les montagnes environnantes sont un melanges de roches brunes, beiges grises et la, autour du lac et a l'aide de sources, ils ont cree tout un systeme d'irrigation et cultives des km de champs en terrasses. Comme un ilot de vie perdu au milieu de nul-part, c'est magnifique. Les villageoises en habits traditionnelles accroupies dans les champs... Un vrai petit paradis. Par contre, leur systeme d'irrigation nous joue un mauvais tour.... la riviere du matin... est a sec le soir! Dommage Blaise.... t'as vu ou est le puit du village?

Apres les villes "moches" carres cimentes garnis de fils a betons que l'on a croises jusqu'ici, le village de Nako est un vrai regal. Petites maisons toutes en pierres seches aux toits plats garnis du fourrages et du bois de chauffage en prevision de l'hiver. Et des drapeaux tibetains colores qui flottent aux vents, des moulins a prieres a tous les coins de minuscules ruelles. On adore tellement qu'on y reste trois jours a se faire des petites bouffes mitonnes a l'aide de legumes et oeufs achetes aux village. Et ils ont meme du thon et des Kitkat, un vrai regal! On se fait gentillement a l'altitude, c'est-a-dire qu'on s'habitue a "souffler comme un boeuf" tous les trois pas.




On finit par elucider le mystere d'un village si beau, avec une route d'acces dotee d'un goudron si doux, un petit ilot "propret" qui parait en ebullition, mais en expansion controlee (sans beton ferres!)... c'est le Dalai Lama. Une visite de sa saintete est prevue pour 2007! Voila la raison de tant d'efforts! Du coup, on espere qu'il aura prevu un petit tour sur le reste de notre trajet!

Espoirs decus, pour sur! Il nous suffit de quelques km pour arriver a "Mailing" lieu fameux pour ses glissements de terrain. La file de voitures et de camions arretees au petit village precedant aurait du suffire a nous mettre la puce a l'oreille. 2km de route ont ete completement emportes. Du coup une equipe de travailleurs et 1 bulldozer s'evertuent a ouvrir et maintenir un troncon de route provisoire dans la face glissante de pieraille et caillasse. Tout d'abord, cela monte si raide qu'on doit pousser les velos. Un ouvrier m'aide, mais il marche si vite que meme en ne poussant rien, je n'arrive pas a suivre! Il parait que l'altitude ca essoufle? On est finalement bloque au sommet de la premiere montee. La route est recouverte de pierraille que le bulldozer s'efforce a deblayer. Mais la tache parait plutot compromise car la pente surplombant la route est gorgee d'eau et au fur et a mesure du nettoyage de nouveaux glissements se produisent. Ce troncon est si mauvais que la ligne de bus est interrompue. Les bus s'arretent de chaque cote, les passagers traversent a pieds et remontent dans un autre bus de l'autre cote! Et les voitures et camions attendent... et nous on espere passer! Au bout d'un peu plus d'une heure, on nous fait signe de passer. On ne se sent pas trop en danger, car c'est pas trop en pente, et les pierres glissent au lieu de tomber. La fin du passage est si encombree qu'on doit porter les velos. Pas mal le deux roues, quand on voit les files de camions attendre... peut-etre pour aujourd'hui.... peut-etre pas!

La journee n'est pas encore finie en matiere d'emotions... on arrive a un petit pont.... on voit un attroupement de gens regarder en-bas... . On est pas moins curieux que les autres... on s'arrete et on regarde, pour decouvrir un tracteur et sa remorque completement retourne dans le lit a sec de la riviere. On se fait quelques remarques nerveuses en esperant qu'il n'y a personne dessous... bizarre ambiance, tous le monde reste la en silence a regarder et a ne rien faire... . Quand un adulte s'avance en poussant un gamin vers nous... il a la figure recouverte de sang et un bandeau sur le haut de la tete! Ils nous font signe de l'emmener en velo on imagine jusqu'au prochain docteur. Bien sur... la prochaine ville est a 100 km d'ici! La route etant coupee par les glissements de terain, on risque de pouvoir attendre la prochaine voiture un moment! On sort donc notre pharmacie. En enlevant le bandeau... je decouvre que le gosse a un gros trou dans le front et un qui m'inquiete d'etre un peu trop pres de l'oeil. On desinfecte comme on peut et je lui met des "steril strip" pour refermer la plaie. Le gosse est vraiment courageux, il ne dit rien, il n'a que les yeux qui coulent. Apparemment il n'y avait que lui et un autre jeune qui n'a que quelques egratignures. On espere qu'ils ont compris notre question! Mais c'est fou comme ils restent passifs, c'est meme Blaise qui doit arreter la jeep qui arrive (probablement d'un village apres le glissement de terrain) pour leur demander d'emmener le gosse chez le docteur. Une fois l'enfant parti... tous le monde s'en va et on se retrouve seuls sur la route avec toutes nos sacoches ouvertes, parce qu'evidemment la pharmacie etait tout au fond! Etrange .... . C'est quand meme avec un certain etonnement que l'on decouvre un km plus loin un poste de controle (etant donne qu'on est dans une zone proche du Tibet est donc protegee par l'armee) et qu'il y a la des militaires et des voitures! Et ils n'ont pas bouges, attendu que quelqu'un arrive et meme pas sorti une bouteille d'alcool pour desinfecter... on en reste quand meme un peu abassourdi... toujours autant desorientes par cette resignation culturelle.

Arrives en fin d'apres midi dans un petit village, on trouve enfin un endroit suffisamment plat pour planter la tente.




Il s'avere que l'on est a cote d'une "resthouse" pas la meme chose qu'une "guesthouse".... la seule difference est que c'est tenu par le gouvernement pour les cadres locaux et que ca fait nettement mieux comme nom! Le gerant nous invite pour le the et tache de nous convaincre de prendre une chambre, mais vraiment hors de prix... on n'est pas cadre nous! Finalement cela les fait tellement rire de nous voir cuisiner (ils sont quand meme venus voir notre campement lors d'une de leur petite promenade de soiree!) qu'ils nous invitent pour le souper. La cuisine indienne est un symbole tout a fait significatif du leitmotiv local: le temps! On se fait inviter a 19h. avant 19h30 on attend seuls dans la cuisine, la maison etant deserte... puis l'on decouvre que le repas n'est pas commence. Il faut donc 2 bonnes heures de preparation pour cuire le riz, fair les chapatis et surtout cuire et appreter les dahl (les lentilles)! Quelle torture pour deux estomacs de cyclistes affames. Mais la conversation est fort sympathique et le gerant tres fiers de nous montrer comment faire des chapatis ronds. Un sacre coup de main... si vous voulez vous y essayer le secret c'est de faire tourner la pate sur elle-meme, mais comment? Ca c'est le secret qu'on n'a pas encore trouve! Le plus desorientant de l'histoire c'est de manger a 21h30 rien que nous deux, avec notre hote qui nous regarde manger et en sachant que 15 autres hommes attendent dans la piece a cotes qu'on ait fini pour pouvoir manger! Tres relaxant comme repas!

On finit par arriver a Tabo, premiere ville d'importance sur notre chemin. Elle abrite le monastere ou le Dalai Lama projette de prendre sa retraite. Lieu touristique, a notre plus grand plaisir car il y a des "guesthouses" et on peut manger une pizza! Une equipe de touristes architectes de Dehli nous chaperonnent pour la visite. Ils ont l'air de trouver tres distrayant ces deux cyclistes fatigues et surtout veulent faire une photo! L'ancien monastere est impressionnant pour nos yeux tout neufs dans le domaine. Construit entierement en murs de terre et l'interieur tres sombre et decores de statues de boudhas et de peintures ou broderies. On apprend enfin la phrase religieuse que l'on peut entendre partout dans la bouche des boudhistes de la region. Le mantra "Om mane padme oum", que les pratiquants doivent repeter pour chaque perle du collier a priere qu'ils ont avec eux et au moins une fois par jour. Le mantra signifique quelque chose comme: je me soumets a ta loi, ou selon le "Lonely" : le fruit est dans le lotus. Cela m'echappe qu'en repetant mecaniquement quelque chose on puisse davantage s'impregner de son sens, mais il parait que c'est un tres bon acces a la priere et a la meditation. On n'a pas encore essaye!

On decouvre enfin la cuisine tibetaine! De la part d'un Nepalais emigre qui a ouvert son restaurant apres avoir fait 30 ans d'armee. Il parait que cela a ete les meilleurs moments de sa vie (je n'aimerais pas entendre ca si j'etais sa femme et ses enfants, mais bon....). Toujours est-il qu'il est tres bon commercant et a a coeur d'offrir de l'excellente nourriture a ses clients. Il nous a fait decouvrir d'excellents "momos en soupe" (sorte de raviolis aux legumes dans une soupe epicees) et des sortes de ramequins aux legumes egalement. On s'est regale. Le probleme c'est qu'apres, on n'en a jamais retrouves de si bons!




Le jour d'apres, on se dirige vers un autre monastere (encore?!), il parait qu'il y en a beaucoup par ici... . Dangkar Gompa est le plus vieux monastere de la region, perche a environ 4000 metres d'altitude. Du coup, on plante la tente au bord de la route et montons sans bagage. Quelle merveille... demain je refile toutes mes sacoches a Blaise... Pourquoi, ne veut-il pas? L'ancien monastere en lui-meme ne casse rien (pour des non inities), mais le paysage est fabuleux. On surplombe la plaine avec la riviere en contrebas. Le nouveau en revanche est visitable, et l'on se le fait presenter par deux jeunes. Lors du passage d'une porte, un Trident metallique se detache du mur et m'atterit sur le coin du crane. Notre guide se confond en excuse et moi j'essaie de ne pas montrer que ca fait mal! Par contre, on n'a pas ose leurs demander si cela etait presage de bonheur ou de malheur! La salle de meditation, ressemble davantage a une geole du Moyen Age: une sorte de grotte avec juste un puit de lumiere et une natte. Et certains moines peuvent y rester confiner pendant plusieurs mois... je ne suis pas faite pour la vie religieuse.
Des jeunes des alentours nous demandent s'ils peuvent essayer nos velos. Comme d'habitude on les prete... mais pas assez vigilants, des qu'on a le dos tourne, ils foncent dans les pierriers droit en-bas les pentes. Ils nous les ramenent completement crottes, avec un pneu creve, on a meme peur d'avoir un derailleur tordu. On est vraiment faches! C'est incroyable, mais deja la derniere fois qu'on les a pretes, ils ont commences a faire des derapages, etc. C'est le premier pays ou les gens ne semblent pas du tout respectueux du materiel et surtout de la propriete d'autrui. Si les velos sont verouilles quelque-part, on peut etre surs que certains vont tout toucher les vitesses et parfois aller jusqu'a faire sortir les cables. Jusqu'a present, les gens etaient plutot reconnaissants qu'on leur prete et tres attentifs et precautionneux... ici l'image des camionneurs qui reparent a coup de marteau s'etend a tout emploi de materiel!




Sur la route de Kaza on croise de nouveau un de ces telepheriques... Lorsqu'ils n'ont pas les moyens ou la possibilite de faire un pont, les gens de la region fabriquent un telepherique pour transporter, hommes, betes et marchandises par-dessus les rivieres. Cette fois, on en croise un qui a l'air en bon etat et fait pour le transport des gens. Ni une ni deux, on pose les velos au bord de la route et Blaise se lance pour le grand saut! Digne de Lunaparc! On avance a toute vitesse a l'envers et avec le courant perpendiculaire, on a l'impression d'aller en crabe, geant! .... de sacres enfants ces cyclistes...

Enfin Kaza, premiere etape au milieu psychologique de notre parcours. Ville touristique qui precede le troncon de route ferme rejoignant la route Manali-Leh. On se reserve quelques jours de repos a manger des pizzas (encore!) et des birchers muslis! Mais la route etant fermee, la ville manque quelque peu de ressources alimentaires. On a quelque mal a refaire nos provisions pour le troncon suivant. Surtout qu'etant donne la fermeture de la route, on n'arrive pas trop a savoir ce que l'on va trouver en chemin. Les theories vont bon train quant a la date d'ouverture de ladite route. Tout du long de ces derniers jours, on n'arrete pas de recroiser les memes gens, car l'itineraire est a sens unique. Finalement en velo on va presque au meme rythme que les autres touristes, on passe simplement pas notre temps aux memes endroits. Et la c'est le cul-de-sac pour les voyageurs motorises. Peut-etre dans 5 jours... peut-etre dix, certains disent meme 15! On finit par apprendre que le probleme n'est pas le Kumzumla (le col), mais les 35 km qui suivent et le probleme seraient des avalanches sur la route. Finalement, on voit tous le monde faire demi-tour pour trois jours de bus sur un trajet deja parcouru! Et connaissant la route et les glissements de terrain... pas tres motivant (on ne savait pas encore ce qui nous attendait...!) On nous dit qu'en velo cela devrait aller, on peut le faire a pied (27km a marcher), et que l'on devrait simplement pousser le velo sur un ou deux km. En attendant, on fait les touristes riches et l'on se paie un taxi prive pour aller voir Ki Gompa et Kibber etant sense etre le village le plus haut du monde dote d'electricite. Quelle plaisir de regarder un paysage magnifique defile sans lever le petit doigt! Et ca va vite, il fait chaud... il y a meme le chauffage!




Cela ne dure pas, le lendemain, nous voila reparti sur la route. Par chance cela ne monte pas encore trop.... cela nous est reserve pour le lendemain. On croise trois motards allemands qui nous depassent et qui eux aussi vont essayer de tenter la route fermee.
Le soir, installes sous la tente pour souper (parce que le mauvais temps s'est leve, la pluie menace et il fait froid) on entend des voix: "hello" "hello" et quelqu'un secouer la tente. On a deja le ventre noue.... on doit avoir plante la tente trop pres du village, on vient nous demander un "baksheesh"! Mais trop mefiants, ce ne sont que trois jeunes villageoises qui ont decides de sortir pour une seance photo. On voit qu'elles se sont toutes bien habilles et faites belles pour l'occasion. Et rigolant nerveusement, elles ont pris leur courage a deux mains pour nous demander: "photos", "photos". On se plie a leurs voeux avec plaisir, elles sont vraiment tres belles... je crois meme que je vais etre jalouse! Notre vocabulaire commun avoisine le zero, et c'est penche sur le petit lexique hindi que les questions habituelles: etes-vous maries? se passent. Finalement, elles nous amenent le the dans un grand thermos avec deux paquets de biscuits. C'est adorable, mais le the est au lait de chevre... et on doit se retenir de se boucher le nez pour pouvoir avaler! Merci pour le deuxieme verre! Une fois convaincues qu'on a bien compris que l'on devait leur envoyer les photos, elles nous quittent dans la nuit et sous la pluie.




Kumzum La, notre premier col a 4551 metres! Par chance, la route n'est pas trop "degueux" et la pente pas trop raide, mais du coup, la montee est longue! On finit par arriver dans la neige.... et a un grand plat ou se trouve le panneau du col. Et bien sur, pres pour la photo kitch et rituelle! Par contre, on est relativement tard et le temps vire au "moche" venteux et froid. Il ne nous reste plus que 14 km pour le "village" de Batal. On pense pouvoir y arriver pas trop tard, mais c'etait sans compter avec l'etat desastreux de la route, ou plutot devrais-je dire de la riviere! Et en plus, c'est tres raide. Qui c'est ces deux cyclistes rapias qui essaient de tirer leurs "patins" de freins jusqu'au bout?! Avec le poids, l'eau, la pente.... impossible de freiner. On en vient a mettre un pied par terre pour essayer de ne pas prendre de vitesse. Qui a dit que la descente cela va vite? Au bout d'une heure, on ne voit toujours pas le bas et j'en suis reduite a foncer dans les murs de neige pour m'arreter! Plus de force, congelee, finalement Blaise nous degotte un petit emplacement plat en contrebas d'un virage. Et la, mon homme chevaleresque, monte la tente et nous prepare un petit souper de fortune pendant que je me rechauffe dans mon sac-de-couchage! (Quelle plaisir d'etre une faible femme parfois!)

Bonne surprise le lendemain matin au reveil.... Blaise a un rayon de casse! Du coup, la journee va se reduire au 4 km qui nous separent de Batal. Comme tout cela parait nettement plus facile, le matin, reposee, rechauffee et surtout avec des "patins" de freins neufs! On peut freiner avant les virages... ca change la vie! Le village de Batal se resume a 3 Dhabas (maison de pierres ou tentes faites d'anciens parachutes ou l'on sert a manger et ou l'on peut dormir sur des matelas en commun). Mais quel plaisir de se faire servir le the en etant assis sur la terrasse au soleil! On mange meme les dahl (lentilles) chapatis avec plaisir! On est un peu en soucis de parvenir a devisser la "cassette" de Blaise vu qu'a Manali on avait du renoncer. Mais du coup, la on n'a pas le choix... au milieu d'une route fermee ou seuls se trouvent un camion du service des routes et un bulldozer.

Apres de nombreux essais infructueux, (on n'a meme pas pu trouver une cle a molette aupres des Dhabas), on voit arriver un taxi a touristes... on lui saute dessus! (Il est plein de moines qui ont decides de faire les 27 km a "pinces", pour rejoindre Manali.) Toujours pas d'outils adequats, mais avec une combinaison "boiteuse" le chauffeur finit par produire un bras de levier suffisant et... miracle, la "cassette" se devisse. Ils ont du prendre Blaise pour un "habites des esprits des montagnes" en entendant ses cris de victoire! Mais, ils n'ont pas refuse la tournee generale de "chais" (the au lait)!




Derriere les collines qui bordent la route on trouve une magnifique place pour planter la tente! De l'herbe verte et tendre, une riviere a proximite et un panorama de montagnes tout autour! Qui dit mieux? On va rester la... et ne plus bouger... .

A 14 km de Batal se trouve le lac Chandartal. On nous a dit qu'il est magnifique et que l'on peut facilement y planter la tente. On avait prevu y rester deux jours, mais vu les problemes "mecaniques" on se resoud a y aller en une journee et sans bagage. Les locaux, nous ont prevenu que la route etait fermee egalement et que meme a pied: "it's a little bit tricky" (un petit peu "tangeant"). Mais les suisses, vous savez, sont tres confiants dans leurs racines montagnardes.... On devrait y arriver et on finira a pieds! Depuis ce jour-la j'ecouterai toujours un indien lorsqu'il me dit qu'une route est fermee! (A part qu'on est parti pour 35 km de ferme pour les prochains jours... on ne dira rien!)
On part le matin a 7 heures.... on met le nez dehors, il "pele"! La tente est recouverte entierement d'une epaisse couche de glace. Et en plus, ces stupides casques, on n'arrive meme pas a mettre le bonnet dessous! La route hier, recouverte d'eau est maintenant recouverte de glace... Sont pas un peu masos?! Apres a peine 5 km on se retrouve face a une premiere langue d'avalanche.... on reste confiants, ca passe... la deuxieme arrive, la fille se fait "chochotte": "c'est hors de question que je passe avec le velo!" Toujours fixes sur leur objectifs... les deux inconscients disent.... continuons a pieds. Arrive la troisieme langue d'avalanche.... : la "chochotte" dit cette fois: "c'est hors de question que je passe ca!". C'est super raide, la neige est complement gelee, impossible d'y enfoncer un pied et ca "derupe" jusque dans la plaine dans la riviere.
On ne va tout de meme pas se laisser abattre, attendons que la neige fonde un peu, l' "Homme" pourra ainsi creuser des marches pour sa "Faible femme". (Ca valait bien la peine de se les peler en dessous de zero a 7 h. du mat.!) L'"Homme" se met donc a l'ouvrage arme de son baton telescopique et creuse, creuse, creuse. On vous avait dit que les baskets, ce n'est pas terrible au niveau de l'adherence sur la neige? Finalement au bout de deux heures le passage critique est depasse.




Il est dix heures.... deja, mais cela ne parait pas gener nos deux cyclistes reduits aux statut lent de simples pedestres. Ce n'est toujours pas finit, il ne reste qu'a traverser une simple petite riviere... l'eau a 4 degres, c'est tres bon pour la circulation! Ce n'est qu'aux alentours d'une heure de l'apres-midi apres avoir marche a peu pres 7 km, que nos deux pedestres se rendent compte que 11 km alles, plus les 11 retour.... ca fait 22, plus deux avalanches, et une riviere, cela fait un peu beaucoup pour une seule journee!(Qui plus est sans commentaire, est sensee etre une journee de repos!) Depites, on cuit nos deux soupes aux nouilles (nouilles lyophilisees en sachets... au massalas bien entendu!) et les degustons en voyant passer des bergers avec un troupeau de yaks revenant du lac. Ecoeurant de les voir courir apres leurs betes sans une once d'essouflement! Incroyable ces hommes, ils ont campe au lac avec tout juste un matelas en mousse, une couverture et trois pierres empilees pour s'abriter! Je garde ma tente!
Sur le retour... on se trouve face a un mystere qui restera pour nous a jamais entier: par ou est passe le troupeau de yaks? On a vu leurs traces tout du long du retour... et juste avant les avalanches... plus de trace... Mais partout, la pente raide et delitee du haut en-bas! Heureusement, nos deux avalanches sont tout de meme nettement plus faciles a traverser quand la neige est molle.

On aimerait rester un jour de plus a se reposer (l'etait pas reposante la petite ballade avortee au lac?!) derriere nos petites collines, mais le proprietaire de la dhaba nous affirme que le lendemain la route s'ouvre. Du coup, on se dit... filons avant la grande circulation. Si un jour vous passez par Batal... promettez-moi de lui communiquer ma facon de penser! Mon oeil.... 6 a 10 jours, me paraissent nettement plus indiques et d'ailleurs se sont averes nettement plus conforme a la realite. Et on nous a dit: "juste un ou deux km a pousser" Sont droles ces indiens, ils croient que nos velos sont equipes de propulsion et d'ailes?! Un vrai cauchemar.... mais vraiment magnifique. Et de quoi se plaint-on? Pour une fois pas un brin de circulation!

35km de route fermee.... deux jours de pedalage! Sont lents ces suisses! Le premier jour 15 km au programme de poussage sur neve, de traversee de riviere.... de route qui n'existe tout simplement plus. J'aimerais vous communiquer le plaisir indicible que c'est de mettre les pieds dans l'eau a sept heures du matin, juste au reveil.... dans une eau qui vient tout juste de fondre du neve au dessus de sa tete.... Et toute la journee on se souvient de se souvenir glacial qui pend au bout de nos chevilles.... mais rassurez-vous, tous les temps de km on peut les retremper histoire de les maintenir a bonne temperature!
Pousser dans la neige, c'est epuisant... et avec des baskets qui glissent, c'est encore pire.




Combien de fois, n'ai-je pas jure de laisser mon velo sur place et de continuer a pieds? Pour certains passage, il faut s'y mettre a deux, car le velo glisse, ou l'on n'a pas assez de prise et la pente trop raide. Pour certaines rivieres, le courant est si fort que Blaise doit m'aider pour que je ne finisse pas les fesses au "mouillon" et le velo quelques km plus bas! Et pendant ce temps, on se fait meme depasser par les "trekkeurs" ("marcheurs") ayant tous un porteur attitre pour leurs affaires qui nous depassent allegrement et le sourire aux levres, tout contents de cette "aventure tres "fun" a raconter au retour! Je vais aussi payer un porteur pour mon velo!!!

Au bout de 15 km, on parvient a une Dhaba perdue au milieu de rien. Les bienfaits du the au lait de chevre allonges au soleil. On campe sur place en contrebas, dans la prairie favorite des troupeaux de chevres et de yak... il y a des crottes partout! On s'escrime a faire fonctionner le rechaud, mais decidemment, il n'aime ni l'altitude ni le kerozene. A grand renfort de flammes jaunes d'au moins metres, on obtient une chouette ambiance "feu de camp", mais ce n'est vraiment pas efficace pour cuire. Et en plus, apres avoir prepare la semoule (que l'on mange froide au petit dejeuner) je tourne le dos deux secondes et une salete de chien nous devore le tout avant qu'on ait le temps de dire "ouf"! Je deteste les chiens!
Le soir, on voit arriver un cycliste allemand! Un fou du velo qui revient ici pour la septieme annee! Il pedale de 6 heures le matin a 8 heures du soir, avec qu'une heure de pause a midi... "Qu'est-ce que je fou-la?"! Heureusement le lendemain matin, il part avant nous, comme cela je n'ai pas le loisir de le voir nous depasser!

Le paysage est toujours aussi magnifique, des glaciers qui debordent de partout, des falaises nues, des sommets enneiges tout aux alentours.




Par contre c'en est reparti pour le poussage. Je n'en peux plus, je n'en voit plus le bout. Je n'avais encore jamais dit que je deteste le "mountain bike"?! Le velo ce n'est pas fait pour la neige!
Au detour d'un virage, on rencontre trois visages hagards... ce sont nos motards allemands. Juste avant la fin... ils se sont trouves confrontes a une derniere avalanche qu'ils ne peuvent pas traverser! (On ne comprend d'ailleurs pas vraiment comment ils ont pu arriver jusque-la!) Cela fait deja deux jours qu'ils sont bloques et qu'ils dorment sous une bache tendue entre leurs motos. Ils arrivent au bout de leurs reserves et ils acceptent nos pates avec un plaisir non dissimules. Ils ont traverse a pieds et ont ete jusqu'au bulldozers qui ouvrent la route a peu pres a 10 km d'eux. On leur a dit... peut-etre dans deux jours.... "Maybe, maybe not" la reponse indienne standard, mais vu qu'on nous a dit que la route devait ouvrir hier... laissez-moi rire! Le seul probleme est que dans 6 jours, leur avion decolle de Dehli.....! Et faire demi-tour... impossible, j'imagine que rien que l'idee de refaire ce qu'ils viennent d'accomplir doit leur paraitre du domaine du cauchemar. Et d'ailleurs, ils arrivent a cours de temps... deux jours pour retraverser la zone fermee, trois jours pour la boucle sur Shimla, deux jours sur Dehli.... plus le temps. Du coup, ils s'excriment a creuser un passage a l'aide de batons et d'outils de ferme. Ils nous font mal au coeur... tout ces efforts et bloques a 10 km de la fin. Ils paraissent a bout d'energie et de souffrir de l'altitude. On les laisse la en esperant qu'ils ne feront pas de betises a cause de leur epuisement.

Ledit passage est bel et bien "tricky" comme ils aiment a dire par ici. Une grosse avalanche recouvre la route sur 50 metres. Le probleme est qu'une riviere passe dessous et surtout qu'elle est tres raide. Et en contrebas.... tout tout la en-bas... la riviere. On doit donc monter sur le flanc de la montagne sur une cinquantaine de metre et ensuite traverser a pied ou l'avalanche est moins raide. Donc impossible de pousser les velos. On decharge le tout et c'est parti pour les 7 aller-retour pour amener toutes nos affaires de l'autre cote (j'en ai fait que 3 et Blaise 4!) On aguille nos sacoches comme on peut sur notre dos a l'aide de sangles. Decidement les porteurs locaux, sont bien plus doues que nous pour ce genre de magouille. Et ils doivent avoir des epaules en acier... ca cille!




On lance une nouvelle mode... le velo-trekking!

On pense avoir fait le pire... mais ce n'est pas fini, la route nous reserve encore quelques jolis neves et meme un petit lac. En fin d'apres-midi, juste avant d'arriver a Chatru (la fin de la route fermee), on voit nos liberateurs: le bulldozer (le deuxieme est en panne bien sur)! Je n'ai jamais vu un bulldozers avec autant de plaisir! Il y a meme les contre-maitres dans une voiture! Une voiture, cela veut dire que la route passe apres! On discute avec les "inspecteurs des travaux finis" qui nous expliquent que pour la derniere avalanche que l'on vient de traverser, il leur faut environ 5 heures. Cela nous laisse bon espoir que les motards soient liberes dans deux jours. Il faut dire qu'ils ne perdent pas vraiment de temps a fignoler... les rochers restent sur la route tant que ca passe et ils creusent un couloir dans les avalanches en laissant 10 bons cm de neige au fond qui fondront bien avec le soleil.

Une derniere nuit sous tente, demain c'est la civilisation et la douche! (On n'osera pas vous dire a quand remonte la derniere!) Le troncon de route ouverte qui suit, c'est pas encore vraiment le paradis.... a peine un km et une petite riviere qui attend nos petits petons les bras grands ouverts... et c'est ce matin que Blaise a enfin trouve une avalanche assez plate pour faire son unique bout de pedalage sur neige! (J'ai meme pas essaye!)




Ca se voit que la route est ouverte non?!

Le paysage commence enfin a changer.... on retrouve le vert de Manali et des gens. Les abords de la route se repeuplent, des maisonettes et des champs. Quelle plaisir de revoir du monde et des bebes adorables sous des parapluies le long de la route...

Une petite montee et enfin Gramphu... cette fois la premiere boucle est bouclee, on est sur la route Manali-Leh (juste de l'autre cote du Rohtang Pass a 50 km de Manali). Une Dhaba avec une file de camion arretes... le choc. Et pas des moindres pour notre estomac non plus... encore "Dahl rice"! Puis, une descente.... sur du goudron.... et quelle descente.... la premiere fois depuis quand, que l'on peut prendre un peu de vitesse? On se retrouve dans des paysages verts, des champs, des petites villages et Sissu, premiere "guesthouse" sur la route. Un lit, un plafond, une douche chaude, un repas au restau (c'est du riz aussi, mais meme po mal!)... Ca fait du bien! Un bon decrassage avant d'atteindre Keylong le lendemain. Unique ville d'une certaine importance sur la route Manali-Leh. Et cette fois une vraie pause d'un jour dans un hotel qui a meme la tele! Pas de chance, ils ont passe la "momie" et c'est vraiment inregardable, meme apres une si longue abstinence "tvesque".
On se prelasse sur la terrasse, a boire des thes et ils ont meme des limonades! Le personnel se demande ce qu'on fait la a ne rien faire de toute la journee si ce n'est boire et manger. Et en plus on a sacrement faim.... au bout du troisieme dejeuner commande par Blaise... le serveur devient "vert"!
On a quelques problemes a faire nos courses pour la suite. De toute facon notre rechaud se montrant des plus recalcitrant, il nous faut du vite cuit. On se rabat donc sur les nouilles en sachets!

Quel n'est pas notre surprise le soir, quand on voit debarquer deux autres cyclistes. Ce sont deux norvegiens et qui ont prevu de faire Manli-Leh et RETOUR!!!!! en 3 semaines. Je fais quoi la?! Et finalement 3 autres cyclistes debarquent en fin de soiree. On ne savait pas, mais en fait, il parait que Manali-Leh en velo est un grand classique, presque autant que la karakoram Highway. Je crois que je vais continuer a pieds.... .

D'ailleurs j'aurais du.... parce que Keylong jusqu'au premier col joliment nomme Le Baralacha La, c'est un vrai enfer! Plus de 70 km de montee, et qui monte tous le temps, sans meme un petit metre de repis... et qui monte jusqu'ou?: 4888 metres, une pacotille, juste l'altitude du Mt Blanc! Et pour me donner du courage il n'y a que des paysages tout verts, qui ne sont pas tres a mon gout (toujours aussi blases ces suisses!) Et il nous a fallu 3 jours pour arriver au col! 3 jours de montees, c'est bien trop long. On n'a croise que des camps militaires et le fameux petit lac ou l'on avait prevu initialement de camper 2 jours selon les bons conseil de notre revere guide le Lonely. Ils decrivent ce lac comme un lieu ideal pour planter la tente et explorer les environs. Ledit lac s'avere etre une gouille dont les berges sont a pic et pour environs a explorer une magnifique base militaire! Mais au lac, un fute indien a quand meme reussi a planter des tentes (dhabas) et a mettre a louer un pedalo! Ils n'ont vraiment peur de rien. Mais les tentes etaient tres bien, car on a pu etre faineants et ne pas planter la notre! Environnement social du plus haut interet, notre hote s'averant etre le distilleurs d'alcool de riz, qui inonde toute la vallee y compris la base militaire. Ceux-ci sont aussi tres sympas et ont meme a disposition une salle cinema! On a meme failli s'inviter!

Pour en revenir au Baralacha La.... . On a du dormir une nuit supplementaire en route aux environs de 4400 m. d'altitude. Dans un endroit tres jolis d'ailleurs, au bord d'une riviere et environnes de toute les faces enneigees. Il ne nous restait que 15 km le lendemain pour atteindre le col, mais c'etait deja bien trop. Et une de ces circule!




Il n'y a deja pas beaucoup d'oxygene a ces altitudes, mais quand on se fait depasser par une quinzaine de camions a la suite qui se tirent la "bourre", on commence vraiment a chercher vainement les dernieres particules d'air! Leh n'est atteignable par la route qu'environ 4 mois par annee. Du coup, c'est la ruee des camions pour acheminer toutes les denrees necessaires. Et non des moindres, sont les besoins en essence et en kerozene. Ce qui ouvre le traffic a des files de camions-citernes qui se trainent lamentablement en haut des cols. Certains sont tres sympas et s'arretent meme pour nous dire bonjour, mais d'autres... on se demande meme s'ils nous ont vu!
Et la route... devient vraiment mauvaise! D'apres les rapports qu'on avait lu, il ne devait y avoir que 5 % de route mauvaise et non goudronnees. Du coup, on a change pour des pneus plus fins... mais erreur fatale... les 5% sont deja depasses depuis longtemps et on n'est meme pas au premier quart de ladite route!
A 5 km du col, l'altitude se fait sentir, mes muscles se transforment en "chewing gum" douloureux et mon souffle s'en est alle je ne sais pas ou dans la vallee. Mais il est ou ce col?! Cette fois la gravite m'a vaincue... il va falloir que je pousse le velo.... encore 4 km... . Et le sort s'acharne.... Blaise creve! Imaginez de pomper un pneu a 4700 m. d'altitutde.... il n'y a deja pas d'air a respirer alors ou trouver celui a mettre dans le pneu?! Je suis sure que vous devez l'avoir entendu charogner jusque dans nos lointaines vallees suisses. Apres cette petite marche a une allure d'escargot... a mettre un pied devant l'autre environ chaque minute.... on arrive enfin au sommet. Je declare solennellement a Blaise: "Cette fois c'est fini, je prends le bus a Sarchu!" Et en plus, la descente et tout aussi "degueulasse" et je pese mes mots que la montee! Un mixte de neige mouillees, d'eau, de rivieres de boues et a se faire gicler par cette delicieuse mixture brune et gelee a chaque voiture ou camion qui passe. C'est fini le masochisme, je m'avoue vaincue!

En-bas du col se trouve une petite colonie de travailleurs des routes et quelques Dhabas. Les travailleurs, viennent d'un Etat du Sud de l'Inde en tant que saisonniers. Et ils semblent tres mal supporter le froid et l'altitude. Chaque matin, ils doivent marcher des km et meme parfois, monter 500 m. de denivele avant d'atteindre leur lieu de travail. Cela ne semble pas etre le stress par contre, on les voit toujours assis et jamais travailler! Mais quelle perte d'energie, on ne comprend vraiment pas... ils feraient mieux de bien les payer, les vetirs et leur offrir un transport en camion a une altitude acceptable... Cela irait probablement bien plus vite et plus efficace! Mais on ne comprend pas non plus leur maniere de construire leur route... alors... Restons-en a des problemes de comprehensions a notre portee: un bon riz-legumes a la Dhaba! Cela a de quoi redonner du baume au coeur et juste de quoi affronter les 30 km qui nous restent jusqu'a Sarchu!

Si le sort n'a pas decide de se liguer contre moi... la descente sur Sarchu est un vrai paradis.... une bonne route goudronnee, une pente douce suffisante pour ne pas avoir besoin de donner un coup de pedale, ni avoir besoin de freiner. Et tout cela pour nous donner tout le loisir d'admirer un panorama magnifique.




De nouveau de belles pentes rochailleuses, brunes, des gorges, des rivieres qui serpentent et finalement une plaine plate, verte hallucinante bordee de tas de "pyramides d'Euseignes"! Le paradis du velo! Mais je veux prendre le bus, c'est trop dur.... c'est pas gentil de me tenter comme ca!

Sarchu, n'a rien de special en soit, c'est un poste de controle militaire et une rangee de Dhabas. Et surtout, l'amoncellement de dechets qui vont avec toute communaute indienne. Apres la beaute de la plaine precedante, on est un peu ecoeures. Mais finalement on trouve un coin pour planter la tente et on jette notre devolu sur une Dhaba. Les gens sont adorables et ils preparent meme les chapatis dahl, patates avec un certain gout! On declare une journee de repos avant toute decision de suite ulterieure!

Une journee entiere a larver au soleil le matin puis sous la tente parachute car le vent s'est leve et avec lui le sable de la plaine s'est mis en mouvement, recouvrant tout d'une couche brune absolument merveilleuse. Dans la tente on a presque l'impression d'etre couche sur une plage! Les proprietaires nepalais rigolent bien quand on leur commande d'un coup un litre de the! Ma fois, il n'y a que cela a faire... siroter et jouer aux dames ou au scrable... . Et accessoirement se poser la question: bus ou pas bus?

En fin d'apres-midi, un couple de cycliste hollandais arrivent a la Dhaba voisine. Ils viennent de franchir ce fameux Baralacha La de mes cauchemars, mais ils paraissent frais comme des roses. On croirait qu'ils reviennent d'une promenade de sante au bord du lac a Ouchy... . Tout ce qu'ils nous disent c'est: "Oh, c'etait juste un peu long, mais on va encore continuer un peu ce soir...". De quoi etre ecoeures! Sur cette route on a vu: deux professionnels du ski nordique de Norvege, des adeptes d'"Ironman (triathlon en distance de marathon), un allemand qui descend de son velo uniquement pour dormir... Je ne dois vraiment pas etre a ma place! Mais quand meme.... les plus beaux paysages ont l'air d'etre devant nous. Ce serait trop dommage de les voir a travers les vitres d'un bus. Et si Blaise arrive encore a prendre mon sac-de-couchage... . Blaise et sa journee de repos... il a reussi son coup! On se debarrasse du maximum de nourriture en trop (de toute facon on n'arrive plus a rien cuire avec notre rechaud a flammes jaunes). En plus, on doit porter l'eau pour deux jours d'autonomie. Blaise doit fixer 8 litres sur son cadre! Autant dire que son velo pese le poids d'un vrai camion-citerne TATA!

On est pres a partir pour le lendemain, quand on voit debarquer encore 2 cyclistes! Un vrai embouteillage a velos ce Sarchu. Cette fois, je suis un peu rassurees, ils ont enfin l'air normaux... c'est-a-dire completement lessives! Ca fait tout de meme plaisir a mon "ego"... et en plus, ils se decident egalement pour une journee de repos. On passe une bonne soiree a refaire le monde du velo, de l'altitude, des montagnes, des techniques de fixations de bouteilles avec bouts de ficelles et autres...

L'etape suivante, c'est 80 bornes dont deux cols. On a donc decide d'etre de bons suisses bien lents et de couper l'etape en deux. Heureusement, la matinee commence tranquillement par 25 kils dans le plateau. Le paysage est digne de la fin de journee precedente, cela fait plaisir de pedaler en avancant! Par contre, la region commence a vraiment etre infestee de convois militaires. A chaque pont au creux d'une vallee, il y a une sentinelle fusil a l'epaule. Lorsqu'on se fait depasser par 3 camions ventre a terre, qui s'arretent vingt metres devant nous, toute la soldatesque saute du camion et l'un court vers nous: "stop please, stop!" On se demande si on est les derniers au courrant que les Pakistanais ont debarque... mais non, c'est juste pour nous offrir le the!

Une fois l'extremite du plateau atteint.... les choses serieuses commencent: une paille... juste environ 1500 m. de deniveles! Ils sont quand meme sympas ces ingenieurs, ils nous ont construit une belle route en epingle et en plus, ils nous disent qu'il y en a 21. Du coup, ca nous occupe bien de les compter, histoire de voir s'ils sont aussi doues qu'avec les bornes kilometriques. Et c'est parti pour un petit jeu de rhymes genre: "treize = balaise Blaise"... ca vous n'aurez pas de peine a deviner qui l'a trouvee. Par contre si vous avez une idee pour quatorze, c'est volontier, parce qu'on a rien trouve... mais pour notre defense, il n'y avait deja plus beaucoup d'oxygene pour nos petits cerveaux!

Celle la, c'est la: "neuf boeufs"!




Je deteste les camions! Quand il y a un convoi de 50 "TATA" militaires qui nous depassent, il y a de quoi regretter le bus! Et cela n'arrete pas. La route a beau etre bonne, il n'y a pas des masses de place pour depasser, alors du coup, qui c'est qui finit dans le fosse? Je vous laisse imaginer.
On atteind finalement notre premier 5000 officiel! Mais ce n'est que sur le papier. 4800 ou 900 semble plus probable. On redescend dans la petite vallee qui separe du deuxieme col. "Whiskynulla", notre lieu de camping. Une petite nuit a 4700... . Et au fond, que voit-on: une riviere! Cela valait bien la peine de transporter 8l. d'eau! (Pour moi, cela n'a pas ete franchement plus lourd...). C'est tout de meme ahurissant que lorsqu'on se renseigne aupres d'un camion ou d'un motard qui vient de faire la route... qu'aucun soit capable de nous dire qu'il y avait une riviere ici. Ils ont du pourtant la traverser... . C'est clair que dans deux mois ce sera probablement a sec, mais pour le moment il y a meme un sacre debit... qui me vaut de me mouiller les pieds: Encore!

On decide de traverser la riviere et de camper de l'autre cote... Le destin a vraiment decide de ne nous laisser profiter d'aucun de nos apres-midi de camping... un son de metal qui "pete", un "psshhh"... Un rayon de casse, qui traverse le pneu! Vraiment du gachis ces rayons a 5 Baht (monnaie thai)! Mais on ne se sent pas seul: il y a un motard en panne qui est en train de se faire remorquer par une autre moto, un autre motard qui nous fait une jolie figure artistique avant de finir les fesses dans la riviere, un camion qui a un: "diesel problem"... On se sent comme dans une grande famille! Du coup pas de probleme pour trouver un grand bras de levier pour rouvrir cette fameuse "cassette", Blaise commence a avoir sacrement le coup de main. Meme les pates ont decide de tourner au desastre... Ce sont des pates chinoises et il y a tellement d'amidon que cela a fini comme un gros bloc pateux. On a decide d'epargner nos estomacs et on se rabat sur les soupes aux nouilles en sachet. y a que ca de vrai!

L'endroit doit avoir des mauvaises ondes... en remettant la roue: "Pang" un deuxieme rayon en moins! Il y a de quoi se demander ce qu'on a fait au sort, lorsqu'il faut se lever a 6 heures du mat. et se les peler pour reparer un rayon, avant de se mettre en route pour le prochain col. (Heureusement que c'etait la roue de Blaise... il faisait rudement bon dans mon sac de couchage!)

7 km de montee, et nous voila pour de vrai a 5000 a la force de nos mollets! Il a meme fallu monter 5 metres a pieds au-dessus de la route pour que le nombre tant attendu s'affiche pour de vrai, de vrai sur la montre de Blaise! Le col est superbe. Il y a des neves qui ont ete sculptes par les vents et cela cree des "designs" hallucinants.




Cette fois, il ne nous reste plus qu'un col devant nous... le dernier et pas des moindres, juste 5300m d'altitude et un certain nombre de km. Mais avant cela une sacree descente. On est contents d'avoir fait la route dans ce sens, parce qu'ils ont commence a refaire la route et c'est du cailloux qui secoue! On redescend presque aussi lentement qu'on est monte et cela vaut meme a Blaise: une crevaison! Cela devient tellement frequent qu'on se demande si on le remarque encore!

L'arrivee sur "Pang" est magnifique, des minuscules gorges qui serpentent, la route qui passe d'un cote a l'autre de minuscules rivieres, des falaises qui font baver Blaise d'envie (il a presque hesite a ouvrir une ecole de grimpe, mais il faut grimper avec des gants plus de la moitier de l'annee alors...) et du sable brun, des collines, on se croirait presque en Egypte (Ne vous en faites pas... encore une de mes comparaisons basees sur la realite hollywoodienne!).

Pang est fidele aux postes de controles habituels, une rangee de Dhaba. Cette fois, on est moins chanceux... le riz/lentilles/patates/curry manque un peu de creativite! En fin d'apres-midi, qui ne voit-on pas arriver... nos deux cyclistes qui ont fait l'etape en un jour! L'altitude leur joue un peu des tours, quelques maux de tete, mais chapeaux! Le lendemain, on a vote une journee de repos... et on deteint sur nos deux collegues, qui contamines par notre "larvisme" intensif n'ont jamais reussi a decoller. Cela donne un regard etonne devant ce "tas de cyclistes" pour toute personne qui s'aventure dans notre Dhaba!

NOtre derniere etape avant Leh! 3 jours de pedalages, un peu moins de 200 km, pas loin de 2000 m. de denivelles sur l'ensemble... et pas d'eau pour de vrai cette fois pour les deux premiers jours. Ca rigole pas! Redemarrer apres un jour de repos a 4500 m. On a cru que nos poumons n'allaient jamais se remettre a fonctionner! Pour le premier kil, on souffle comme des boeufs a deux a l'heure... mais finalement la capacite d'adaptation du corps nous etonnera toujours et on finit par atteindre le "More Plateau". Une immense plaine a 4700 m. d'altitude.




Panorama fabuleux... l'endroit est habite par des nomades et leurs troupeaux de yaks. Ils vivent de leur troupeaux, de la fabrication du beurre et du fromage ainsi que de la recolte de sel naturel qu'on voit affleurer sur les flancs des collines. Le long de la route, des gosses se postent pour demander de l'eau aux voitures et camions qui passent. Cela nous fait mal au coeur que l'on puisse mendier une denree aussi vitale, mais en meme temps cela nous laisse perplexes. C'est completement impossible de vivre de la mendicite de l'eau. Surtout sur une route pareille qui, la moitie du temps, est fermee au traffic pour glissement de terrain ou autre. Ils doivent donc avoir de l'eau? Surout que pour le moment on voit encore des residus de fonte de neves... . En tout cas ce n'est pas agreable de devoir refuser, surtout quand nos velos sont de vrais sapins de Noel de bouteilles pleines d'eau!

Le soir, on campe au pied du dernier col, ou nos deux comperes cyclistes nous rejoignent (eux, ils dorment le matin!). C'est la qu'on voit la non-cooperation manifeste de notre materiel asiatique... meme le soleil n'a pas l'air de convenir aux rayons de Blaise. Son velo tranquillement pose au sol, sans qu'on ne lui demande rien.... emet un petit son devenu tout a fait caracteristique a notre oreille: "Pang"! Plus que 4 rayons de rechange pour arriver a Leh... on espere quand meme qu'on va y arriver. Notre materiel devient vraiment pathetique, des pneus recouverts de toile isolante car ils commencent a exploser, des chambres a airs qui ressemblent a de vraies passoires, une tente dont les fermetures eclaires ont rendu l'ame depuis belle lurette, dont tous les coins sont egalement renforces a la toile isolantes et menacent de dechirures, un rechaud qui se bouche tous les deux jours... Vivement les pizzas de Leh! Mais le moral est au beau fixe, on a meme droit a : des soupes aux nouilles liophilisees pour le souper! Et Blaise est nomme a l'unanimite le "pompeur le plus haut du monde", je crois qu'on va meme le proposer au "Guiness des records" quand on rentrera!

18 km de montee pour le col... l'air se fait rare, mais la pente est bien reguliere. Du coup j'arrive a prendre mon "rythme lent" et l'on atteint le col, meme avant nos previsions. Au col, il y a foule. Tous les motards qui "font la route Manali-Leh" se congratulent au plus au col. C'est l'operation photo devant la fameuse pierres qui authentifie le passage tant attendu. Ne critiquons pas trop, car on n'est pas en reste devant la photo kitch rituelle! Quelle soulagement, le dernier col est passe, maintenant, il ne reste plus qu'a redescendre (du moins presque parce que cela remonte sur Leh)!

40 km de descente! Impressionnant! Heureusement que la route est bonne, pour une fois, ca file! Mais il fait une de ces "cramines" et il faut etre attentifs a ne pas "voler" et faire le grand plongeon jusqu'au fond de la vallee. Surtout qu'on a une confiance absolument aveugle dans la qualite excellente de notre materiel! On atteint Rumtse, le premier village "vrai" habite toute l'annee depuis que l'on a quitte Keylong. Encore une Dhaba et une derniere soupe aux nouilles liophilisee et du the chaud pour rechauffer mes os glaces. Il faut vraiment prendre son courage a deux mains pour se remettre en route, mais la perspective d'un toit au lieu de devoir monter la tente, motive pour les 30 derniers kils. Et l'effort en vaut la peine. Un troncon inoubliable: des gorges aux falaises colorees, la riviere qui serpente au milieu... une route goudronnee qui vient d'etre refaite... une pente ideale sans coup de pedale et sans utiliser les freins... .




Le passage de la "More plaine", au col a 5300m. la redescente en lacets, puis cette descente douce dans les gorges, tout cela dans la meme journee, c'est vraiment impressionnant.

Upshi, derniere nuit avant Leh... on esperait une vraie "guesthouse"... mais il n'y a qu'une Dhaba amelioree. Tant pis, rien que de dormir sous un toit, c'est un regal. Et le sceau d'eau pour un premier decrassage n'est pas un luxe; peut-etre que comme cela ils ne nous chasseront pas de la ville a cause de l'odeur! A ces altitudes et par ces temperatures, ma fois... on n'a pas ete assez courageux pour se laver a la riviere a 4 degres... Le jeu du jour... si vous voulez y participer... pour l'obtention du premier prix: un savon... Devinez combien de jours sans douche.... Non, oubliez, vous seriez effrayes! Par contre, le souper tibetain au restaurant, une vraie merveille.

53 km nous separent de notre destination tant attendue. Plus d'un mois que l'on se dit: "on va a Leh"! Les 53 km, les plus long de toute la route... je n'avais plus qu'une envie arriver! Et en plus la route est pleine de collines et le vent de face. C'est vrai que l'Hindus Valley est magnifique... mais il faut avouer que des le moment ou la valee commence a se peupler... cela defigure pas mal le paysage. C'est comme ca, mais les indiens ne sont pas vraiment sensibles aux memes choses que nous. Autour d'une bourgade et meme en plein milieu, il y aura des torrents de dechets amonceles. Les trois quarts des maisons ne sont pas finies et des chantiers permanents jonchent tous les coins de rue. En arrivant d'un bon mois dans la nature intouchee, cela fait vraiment mal aux yeux. En plus, il y a l'armee, une vrai plaie au niveau du coup d'oeil. Une riviere magnifique, une plaine, des montagnes de toutes les couleurs et au milieu de ca, comme une gangrene qui progresse, des quantites de barraquement militaires alignes. Il nous faudra un moment pour se rehabituer et de nouveau voir la beaute qu'il y a egalement dans toute cette population!

L'entree dans Leh est traumatisante! On s'attendait a une petite ville, mais c'est une GROSSE ville bien indienne! Il faut avouer que les abords de la ville sont vraiment hideux et ca grouille de partout! Il faut se rehabituer au traffic "vite fait" sous peine de se faire ecraser sans ceremonie! Mais voila, on n'est pas les derniers a profiter des bienfaits de la civilisation, notre point de rencontre avec nos deux cyclistes pour feter notre arrivee: la "German Bakery" et ses cakes au citron! Une vraie merveille.

On s'acclimate gentillement a cette ville fourmillante et son taux eleve de touristes... une chouette chambre avec douche chaude et toilette privee aide beaucoup! Quel bien cela fait d'etre arrive et de n'avoir rien d'autre a faire que se reposer et manger, manger, manger a n'en plus pouvoir, des cakes, des pizzas, des birchers... . C'est chouette d'avoir des calories a recuperer!

Mais pour nos 3 males, cela ne suffit pas... la fin de la route ce n'est pas Leh... mais le col repute "le plus haut col carossable du monde"! Ce que cela ne pousse pas a faire les hormones... . Autant dire que cela ne me fait ni chaud ni froid et que je vais me contenter de regarder les photos! Nos trois comperes se mettent donc en route (sans bagage) pour 39 km et un peu plus de 1700 m. de denivele! Et pas de chance, il se met a pleuvoir, a pleuvoir et donc pour eux a neiger, neiger... . Mais quand le cerveau s'est focalise sur un objectif, certains sont tenaces. Mais de toute facon pour Blaise... l'ambiance montagne ca lui plait et plus il fait moche et froid plus il dit "c'est beau!" Finalement, c'etait peut-etre une chance pour eux, parce qu'il parait que le col est moche, plein d'installations militaires, du coup, le gris c'est effectivement plus beau! Par contre dommage pour notre ami saingapourien, pour lui la neige est aussi impressionnante que pour nous d'etre largues a deux km des cotes au milieu de l'ocean et de devoir nager... du coup il a du renoncer. Mais la bonne biere le soir a paru le remettre de bonne humeur.




Nous voila donc arrives au bout d'un de nos reves... l'Himalaya et par une route vraiment magnifique (et vraiment affreuse aussi... qui parle?!) Plus que deux semaines avant les vraies vacances... le Sri Lanka avec nos parents. Les hotels grands luxes, le guide.... nous voila! Il ne nous reste plus qu'a repondre a nos interrogations rituelles et recurrentes d'environ tous les trois mois... Que decidons-nous pour la suite. Les envies ne manquent pas les reves non plus... On vous dira.... quand on saura...